Des milliers de lycéens soudanais ont passé cette semaine les examens du Bac dans leur pays en guerre, en Egypte voisine et dans les régions frontalières où se sont réfugiés ceux qui ont fui les combats meurtriers.
Selon le ministère de l’Éducation, quelque 200.000 lycéens étaient enregistrés pour la session du Bac cette semaine, après plusieurs reports, dans quelque 2.000 centres dont 50 à l’étranger.
Partie de Khartoum avec sa famille il y a deux ans, quelques semaines avant la fin de ses études secondaires, Salma est venue passer ses examens au lycée Orman du Caire.
La jeune réfugiée soudanaise de 19 ans espère pouvoir relancer sa vie, en pause depuis leur fuite. « J’ai toujours voulu être médecin », explique-t-elle à l’AFP, un peu nerveuse.
« Que Dieu les aide, les enfants étaient désespérés, ils pensaient que leur avenir était détruit. C’est tout ce à quoi nous, parents, avons pu penser depuis deux ans », confie à l’AFP, Aisha Osman, une mère de quatre enfants, venue accompagner une de ses filles au lycée Orman.
Depuis le début de la guerre, les Nations unies se sont plusieurs fois inquiétées de voir une « génération perdue » au Soudan, à cause de la guerre de pouvoir sanglante qui a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes.
La quasi-totalité des 19 millions d’enfants soudanais en âge scolaire n’ont eu aucun accès à une éducation formelle.
Et ce, depuis le début du conflit entre l’armée soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), selon l’ONU.
Plus de 7 millions d’enfants ont été déplacés et beaucoup plusieurs fois, leurs familles devant fuir chaque fois que la ligne de front se rapprochait.
Cette semaine, des sessions d’examens ont été organisées dans les régions contrôlées par l’armée, comme Khartoum, Al-Gezira, Sennar ou Port-Soudan.
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