Au Soudan, au moins trois drones ont frappé des cibles de l’armée ce mardi dans l’Etat de Gedaref, situé dans l’est du pays, région jusqu’ici épargnée par la guerre entre généraux rivaux qui ravage le pays depuis un an, selon des sources de sécurité.
« Un drone a touché les quartiers généraux des services de sécurité et de renseignement, sans faire d’importants dégâts », a déclaré à l’AFP une source de sécurité à Gedaref, à plus de 400 kilomètres à l’est de la capitale, Khartoum.
Selon cette même source, un deuxième drone est tombé « près du siège du pouvoir judiciaire ».
Des témoins sur place ont fait état de « tirs antiaériens bruyants » de la part de l’armée. Plus à l’ouest, à al-Faw, une source militaire a déclaré qu' »un drone avait bombardé » une division de l’armée.
Ces deux responsables ont requis l’anonymat.
Plus tard ce mardi, le gouverneur de Gedaref a affirmé dans un communiqué que la situation dans l’Etat était désormais « sûre et stable ».
Selon les derniers chiffres des Nations unies, près d’un demi-million de personnes sont réfugiées dans le seul Etat de Gedaref, longtemps considéré comme un lieu sûr par des milliers de civils déplacés par la guerre.
Le conflit au Soudan
Ce conflit a débuté le 15 avril 2023 entre l’armée, sous le commandement du général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par son ex-adjoint le général Mohamed Hamdane Daglo.
Elle a fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 8,5 millions de personnes, selon l’ONU. Elle a aussi largement détruit les infrastructures déjà précaires du pays, poussé au bord de la famine.
Au nord de Gedaref, sur la mer Rouge, la ville de Port-Soudan a été transformée en quartier général de fortune pour les ministères gouvernementaux fidèles au commandement de l’armée.
Elle est également devenue la base des opérations de secours des Nations unies.
La quasi-totalité de l’aide entrant au Soudan, où la famine s’est pratiquement installée et où les épidémies se multiplient, passe par l’est du pays.
Par ailleurs, dans l’Etat d’Al-Jazira, où des témoins ont fait état d’une recrudescence des affrontements, l’armée a « progressé » vers la capitale de l’Etat, Wad Madani, a déclaré une source militaire tôt mardi.
Les Forces de soutien rapide (FSR), qui contrôlent l’Etat de façon quasi incontestée depuis décembre, date à laquelle l’armée s’est retirée face à l’avancée des paramilitaires, ont affirmé ce mardi en fin d’après-midi avoir « repoussé » les forces de l’armée.
Avec AFP.
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