La COP30 a retiré vendredi 21 novembre 2025 toute mention de la feuille de route sur la transition énergétique de son projet d’accord final. Plus de 80 pays soutenaient ce dispositif. Vingt-neuf délégations menacent désormais de bloquer le texte.
Le dernier projet publié par la présidence brésilienne supprime les références à la feuille de route adoptée en principe à la COP28 de Dubaï en 2023. Cette résolution prévoyait une sortie progressive des énergies fossiles sans préciser les modalités concrètes de mise en œuvre. À Belém, les négociateurs devaient justement établir ces détails opérationnels.
L’opposition d’un bloc de pays producteurs et consommateurs d’hydrocarbures explique ce retrait. L’Arabie saoudite, l’Égypte, l’Iran, la Bolivie, la Russie et l’Inde refusent tout nouvel engagement contraignant sur cette question. Bref, une position ferme qui complique l’aboutissement des discussions.
Le Brésil, pays hôte de la COP30, envisageait déjà ce retrait pour éviter un blocage complet des négociations, selon France Info. Les tensions ont atteint leur paroxysme jeudi lorsque certains pays hostiles ont menacé de quitter les pourparlers. Un incendie a ensuite suspendu les travaux pendant plus de six heures, retardant davantage les délibérations dans le centre de conventions Hangar, situé dans le quartier de Jurunas.
Plus de 80 pays favorables à la feuille de route proposaient un processus non contraignant. Chaque État aurait défini son propre calendrier de transition sans obligation universelle. Le retrait de cette disposition a provoqué une réaction immédiate de 29 délégations, dont la France, l’Allemagne, l’Espagne, le Royaume-Uni, le Mexique, le Chili, la Colombie et la Suède.
Ces pays ont adressé une lettre à la présidence brésilienne pour signifier leur refus de soutenir un accord sans feuille de route. La ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, a qualifié le texte d' »inacceptable » devant les médias. Elle a déploré que « la feuille de route pour sortir des énergies fossiles n’existe plus », selon France Info.
Le commissaire européen au Climat, Wopke Hoekstra, a déclaré vendredi : « C’est malheureux à dire, mais nous sommes vraiment face à un scénario sans accord. » L’Union européenne envisage ouvertement un échec de la conférence si aucun compromis n’émerge sur cette question.
Les 29 pays contestataires estiment que l’absence de feuille de route constitue un recul par rapport aux résolutions de Dubaï. Ces engagements avaient déjà été fragilisés à la COP29 de Bakou, enfin, où les parties n’avaient pas confirmé leur détermination à sortir des fossiles. Les plans nationaux actuels ne permettent pas de limiter le réchauffement à 1,5°C, justifiant selon eux la nécessité d’un dispositif collectif.