Sommet de la CEDEAO : l’AES dans le viseur des…

sommet CEDEAO AES Burkina Mali Niger pays

Crédits photo : Tv5Monde

Le 67e sommet de la CEDEAO s’ouvre ce dimanche à Abuja avec un objectif important : réconcilier l’organisation avec l’Alliance des États du Sahel (AES).

Bassirou Diomaye Faye, président sénégalais, pourrait prendre la tête de l’institution dans ce contexte de crise régionale. Cette nomination intervient alors que la CEDEAO célèbre ses 50 ans d’existence.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest traverse une période difficile. En janvier 2025, trois pays sahéliens ont officiellement quitté l’organisation.

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont formé l’Alliance des États du Sahel (AES) après leur départ effectif de la CEDEAO.

Créée en 1975, la CEDEAO fête donc ses cinquante ans dans un climat de tensions inédites. L’organisation qui comptait quinze membres n’en rassemble plus que douze aujourd’hui. Cette situation compromet l’intégration économique et sécuritaire de la région ouest-africaine.

Selon Africa Intelligence, les dirigeants auraient discrètement choisi Bassirou Diomaye Faye pour diriger l’organisation.

Ces consultations se sont tenues le 20 juin, deux jours avant l’ouverture officielle du sommet. Le jeune président sénégalais, élu en mars 2024, apporterait un souffle nouveau à l’institution. Cependant, Dakar n’a pas encore confirmé cette information officieusement rapportée.

Cette nomination potentielle s’explique par la position modérée du Sénégal dans la crise. Contrairement à d’autres pays membres, Dakar a maintenu le dialogue avec les trois États sortants. Cette approche diplomatique pourrait faciliter une réconciliation future entre la CEDEAO et l’AES.

Le Sénégal et le Ghana mènent activement des initiatives de rapprochement. En mars dernier, l’ancien président ghanéen John Dramani Mahama s’est rendu dans les trois capitales de l’AES.

Il a proposé la nomination d’un émissaire spécial pour maintenir les relations. Cette démarche vise à préserver les liens malgré la rupture institutionnelle.

Le Sénégal multiplie également les gestes diplomatiques. Le général Birame Diop s’est rendu à Niamey pour des discussions sécuritaires.

Par ailleurs, le Premier ministre Ousmane Sonko a effectué une visite à Ouagadougou. Ces missions cherchent à relancer les coopérations commerciales et militaires avec les pays de l’AES.

Un cadre de négociations a été établi le 22 mai 2025 à Bamako. Les ministres des Affaires étrangères de l’AES ont rencontré le président de la Commission CEDEAO, Omar Alieu Touray.

Ils ont défini les axes de discussion : politique, institutionnel, sécuritaire et économique. Cette rencontre marque une première étape vers un dialogue constructif.

Les deux parties se sont engagées à préserver certains acquis de l’intégration. La libre circulation des personnes reste notamment maintenue en attendant de futurs accords.

Le sommet d’Abuja abordera plusieurs priorités cruciales. La lutte contre le terrorisme reste l’enjeu sécuritaire principal dans une région confrontée aux groupes armés. Les dirigeants discuteront également des modalités d’un éventuel réengagement avec l’AES. Cette question déterminera l’avenir de l’intégration ouest-africaine.

La gouvernance démocratique figure aussi à l’ordre du jour. Les coups d’État récents dans la région questionnent les mécanismes de protection des institutions démocratiques. L’organisation doit repenser ses outils d’intervention pour prévenir l’instabilité politique.

L’autonomisation financière constitue un autre défi majeur. La CEDEAO dépend encore largement des contributions externes pour financer ses activités. Renforcer ses ressources propres permettrait d’améliorer son efficacité et sa crédibilité.

Ce 67e sommet représente un tournant pour l’avenir de la CEDEAO. À cinquante ans, l’organisation doit se réinventer pour retrouver son rôle de pilier régional. Le possible leadership sénégalais pourrait favoriser cette transformation nécessaire.

Continuez la discussion en temps réél !
Rejoignez notre chaîne WhatsApp