La Somalie a ordonné ce jeudi 4 avril 2024, l’expulsion de l’ambassadeur d’Ethiopie et la fermeture de deux consulats de ce pays qu’elle accuse d' »interférer dans (ses) affaires intérieures », dans un nouvel épisode de tensions entre les deux voisins de la Corne de l’Afrique.
Cette annonce intervient au lendemain de la réception au ministère éthiopien des Affaires étrangères d’une délégation de la région semi-autonome du Puntland, qui a annoncé dimanche ne plus reconnaître « les institutions de l’Etat fédéral » après que le parlement somalien a adopté le passage à un régime présidentiel.
Les relations historiquement houleuses entre les deux pays se sont tendues depuis l’annonce le 1er janvier de la signature d’un « protocole d’accord » entre Addis Abeba et la région somalienne séparatiste du Somaliland prévoyant la location pour 50 ans à l’Ethiopie de 20 km de côtes somalilandaises.
Mogadiscio a dénoncé un accord « illégal », une « violation de sa souveraineté » équivalente à une « agression ».
Les autorités somalilandaises ont affirmé qu’en échange de cet accès à la mer, l’Ethiopie allait devenir le premier pays à les reconnaître officiellement.
Ce qu’aucun pays n’a fait depuis que ce petit territoire de 4,5 millions d’habitants a unilatéralement proclamé son indépendance de la Somalie en 1991.
Le gouvernement éthiopien s’est, lui, jusqu’à présent contenté d’affirmer qu’il allait « procéder à une évaluation approfondie en vue de prendre position concernant les efforts du Somaliland pour obtenir sa reconnaissance ».
Le regain de tensions entre les deux pays, dans une région en proie à l’instabilité chronique, a suscité l’inquiétude de nombreux pays et organisations internationales (Etats-Unis, Chine, Union européenne, Union africaine, Ligue arabe…) qui ont appelé au respect de la souveraineté somalienne.
Avec AFP
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