Une concertation nationale a formulé le 4 juin 2025 des dizaines de recommandations pour la « refondation » de la démocratie au Sénégal, dans un contexte de tensions entre le pouvoir et les anciens dignitaires du précédent gouvernement.
En effet, quelque 700 représentants de partis, de la société civile et de syndicats, mais aussi des experts et des universitaires se sont réunis pour ce dialogue national mené du 28 mai jusqu’à mercredi à Diamniadio, près de Dakar.
A la clôture de l’événement, le « facilitateur » (modérateur) de ce dialogue, Cheikh Guèye, a salué les « débats féconds » pour la « refondation de notre démocratie », proposant aussi des mesures pour un « système politique plus juste, plus représentatif, plus éthique ».
Parmi les points de consensus figure la « nécessité de rationaliser les partis politiques », estimés à près de 400, la création d’une Commission électorale nationale indépendante (Céni) ne dépendant pas du ministère de l’Intérieur, ou encore le non-cumul des fonctions de chef de l’État et de chef de parti.
Les participants ont notamment divergé sur notamment la création d’un statut de chef de l’opposition et la possibilité pour les citoyens de saisir le Conseil constitutionnel.
Les conclusions de cette rencontre restent destinées au président Bassirou Diomaye Faye, élu en mars 2024 sur un programme de rupture, qui a le dernier mot.
Le Sénégal envisage une « refondation » de la démocratie
L’opposition représentée à cette concertation a appelé le président Faye à « poser des actes de concorde et de réconciliation nationale » par « la libération de jeunes » dont plusieurs sont en détention pour « délit d’opinion » et « la fin de toutes les détentions provisoires » d’ex-responsables politiques, dans un texte publié le 4 juin 2025.
Plusieurs partis de l’opposition ont boycotté la rencontre, dont celui de l’ex-président Macky Sall (2012-2024), qui accuse le pouvoir de s’acharner contre ses responsables.
Le président Faye et son Premier ministre ont promis de faire rendre des comptes aux anciens dirigeants, qu’ils accusent d’agissements coupables dans la gestion des affaires.
De nombreuses poursuites judiciaires ont été lancées contre d’anciens dignitaires.
Le Sénégal a été entre 2021 et 2024 le théâtre de violentes manifestations politiques, durement réprimées par le pouvoir et qui ont traumatisé une partie du pays.
Plusieurs dizaines de personnes, en majorité des jeunes tués par balles, sont mortes dans la répression de manifestations de l’opposition et ces troubles politiques.
Avec AFP