La dette du Sénégal dépasse désormais les 119 % du PIB, largement au-dessus du seuil de 70 % fixé par l’UEMOA.
Une situation que les nouvelles autorités attribuent au régime précédent, accusé d’avoir dissimulé certains chiffres.
Cette opacité a valu au Sénégal la suspension de son programme de 1,8 milliard de dollars avec le FMI et l’absence, depuis 2024, d’un programme actif avec l’institution de Bretton Woods.
Cependant, la tendance semble s’inverser. Selon L’As, le staff du FMI s’est engagé à soumettre au comité directeur l’option d’un report des remboursements dus par le Sénégal, soit un « waiver », ou dérogation.
Un waiver permet à un pays, qui ne respecte pas certains engagements d’un programme économique cibles budgétaires, réformes, gestion de la dette ou transparence , de bénéficier d’une dispense temporaire.
Sans cette dérogation, le FMI pourrait suspendre le programme, geler les décaissements futurs ou exiger le remboursement immédiat des fonds non conformes.
Pour l’obtenir, un pays doit démontrer que les écarts constatés sont maîtrisables et que les mesures correctives mises en place sont crédibles.
Selon L’As, le gouvernement sénégalais a présenté un plan d’ajustement sérieux visant à renforcer la discipline budgétaire, à réduire les dépenses non essentielles et à recentrer les investissements sur les priorités nationales.
Le staff du FMI et les autorités du Sénégal ont convenu d’inclure dans cette approche les mesures nécessaires pour traiter la « dette cachée » et les vulnérabilités macroéconomiques qui y sont associées.
L’objectif n’est pas un remboursement immédiat, mais l’octroi d’une dérogation, soumise à l’approbation formelle du Conseil d’administration du FMI.
Par ailleurs, selon L’As, les autorités sénégalaises sont en phase de finalisation d’un nouveau programme avec le Fonds. Les discussions ont été retardées en raison de la proposition initiale de coupler misreporting et nouveau programme, refusée par le FMI.
Avec la décision du staff de plaider pour un waiver, cette initiative gouvernementale devrait désormais aboutir rapidement, permettant au Sénégal de bénéficier d’un nouveau programme financier dans les semaines à venir.