Sénégal : Ousmane Sonko revient sur la sortie des pays de l’AES de la CEDEAO ; ses propos pourraient ne pas plaire aux 3 pays

Ousmane Sonko

Crédits photo : RFI / © REUTERS - Abdou Karim Ndoye

Dans un contexte de tensions croissantes entre l’Alliance des États du Sahel (AES) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Ousmane Sonko, Premier ministre sénégalais, a pris position lors d’une déclaration commune avec le vice-président gambien ce lundi 5 août 2024 à Dakar. Ses propos, empreints de prudence diplomatique, contrastent avec la fermeté affichée par l’AES.

« Ne pas encourager la scission », telle est l’essence du message délivré par Sonko. Le Premier ministre sénégalais a exprimé ses réserves quant au retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO, insistant sur l’importance de préserver l’unité au sein des organisations africaines.

Des propos d’Ousmane Sonko corollaires à ceux de la CEDEAO

Cette position mesurée intervient alors que la CEDEAO, par la voix de son président de commission Omar Alieu Touray, a récemment mis en garde contre les conséquences dévastatrices d’un tel retrait pour les ressortissants des pays concernés.

La déclaration de Sonko semble par ailleurs s’inscrire dans la lignée de la mission confiée par la CEDEAO au président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, visant à convaincre les pays de l’AES de reconsidérer leur décision.

Cependant, elle se heurte à la position inflexible exprimée par le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, qui a qualifié le retrait d' »irréversible ».

Cette divergence de vues met en lumière les défis auxquels est confrontée la diplomatie régionale.

D’un côté, la CEDEAO, soutenue par des pays comme le Sénégal, cherche à maintenir l’intégrité de l’organisation. De l’autre, l’AES affirme sa volonté d’indépendance, accusant la CEDEAO d’être sous influence étrangère.

La position d’Ousmane Sonko, prônant le dialogue et l’unité, pourrait ne pas être bien accueillie par les dirigeants de l’AES, déterminés à affirmer leur souveraineté.

Elle reflète néanmoins les inquiétudes partagées par de nombreux acteurs régionaux quant aux implications économiques et sécuritaires d’une fragmentation de l’espace ouest-africain.

Alors que la situation continue d’évoluer, les propos d’Ousmane Sonko soulignent l’équilibre délicat que doivent maintenir les pays de la région, entre solidarité régionale et respect des choix souverains de leurs voisins.