Sénégal : Ousmane Sonko relance les grands chantiers et met la pression aux…

Sénégal Ousmane Sonko

Crédits photo : Capture d'Écran - Compte X officiel d'Ousmane Sonko

Au Sénégal, Ousmane Sonko a relancé les grands chantiers en fixant des délais stricts aux ministères concernés.

En effet, lors du Conseil des ministres tenu mercredi 23 juillet 2025, le Premier ministre Ousmane Sonko a précisé sa volonté d’accélérer les projets en souffrance en fixant des échéances claires aux ministères impliqués.

Dans cette optique, il a confié au Bureau Opérationnel de Suivi (BOS) la mission de coordonner les actions et de s’assurer de la synergie entre les institutions. Il a également appelé à une mobilisation rapide des leviers financiers et administratifs, afin d’éviter tout blocage prolongé dans l’exécution des chantiers structurants.

Dans le cadre des priorités urgentes, le gouvernement a exigé qu’un état des lieux précis soit livré d’ici au 25 août 2025  concernant l’évolution des agropoles, notamment dans les régions du Sud (Ziguinchor, Kolda) et du Centre (Kaolack, Fatick, Kaffrine), où les projets ont déjà été lancés. Ces zones bénéficient de plus de 160 milliards FCFA d’investissements, avec pour ambition de créer jusqu’à 350 000 emplois directs et indirects. Bien que les financements soient en grande partie mobilisés grâce à l’appui d’institutions comme la BAD, la BID, l’Union européenne ou encore ENABEL , le programme peine à prendre toute son envergure, confronté à des problèmes d’aménagement territorial et à la difficulté d’attirer des investisseurs privés.

À l’opposé de cette dynamique relative, l’Agropole Nord reste figé. Malgré un premier financement débloqué par la Banque africaine de développement, le projet n’a pas franchi le cap du démarrage. En cause : l’absence persistante de validation d’un accord complémentaire de 57 milliards FCFA avec la Banque islamique de développement, pourtant soumis depuis près d’un an. Ce blocage administratif ralentit une initiative pourtant jugée stratégique pour la valorisation des cultures céréalières et horticoles du nord du pays, une région pourtant dotée d’un fort potentiel.

Pour tenter d’inverser la tendance, l’État explore plusieurs pistes à court terme, telles que la réaffectation de crédits, l’accélération des procédures contractuelles ou encore un redéploiement ciblé des ressources existantes.

Les ministères de l’Agriculture et de l’Industrie ont été invités à proposer rapidement des réponses concrètes aux blocages observés. Ce contraste entre le Nord à l’arrêt et les autres pôles en mouvement illustre les déséquilibres que le Programme national des agropoles entend corriger.

En dehors du secteur agro-industriel, d’autres chantiers stratégiques ont retenu l’attention des autorités, notamment dans les domaines de l’eau et de l’énergie. À Dakar, le projet de dessalement des Mamelles avance à un rythme soutenu, avec un taux de réalisation estimé à 78 %.

Bien que la distribution ait déjà commencé dans certains quartiers, la mise en service complète reste conditionnée à la finalisation des dernières étapes techniques. Cette unité, une fois opérationnelle, devra fournir 100 000 m³ d’eau potable par jour, soulageant ainsi une capitale régulièrement confrontée à des tensions d’approvisionnement.

Dans le même temps, la question énergétique reste un enjeu tout aussi critique. Le barrage hydroélectrique de Sambangalou, porté par l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG), en constitue un levier central. Conçu pour produire 128 mégawatts, ce projet régional vise à renforcer l’autonomie énergétique du Sénégal tout en alimentant les pays voisins.

Toutefois, les travaux de génie civil sont à l’arrêt depuis mars 2024, freinant un chantier dont l’avancement global peine à dépasser les 38 %. Le gouvernement s’est engagé à lever les blocages financiers et logistiques afin de remettre rapidement le projet sur les rails.

Pour accélérer la cadence, le gouvernement a fixé un cap clair : d’ici au 15 septembre 2025, l’ensemble des mesures à court terme, qu’il s’agisse de paiements en souffrance, de financements bloqués ou de contrats non finalisés, devra être réglé.

Le Premier ministre a rappelé à cette occasion que la responsabilité est partagée entre plusieurs ministères clés : Économie, Finances, Hydraulique, Énergie, Agriculture et Industrie. Chacun d’eux est désormais tenu de rendre compte, dans un délai resserré, des actions entreprises pour rattraper les retards accumulés et anticiper les prochains défis.

Par cette feuille de route stricte, l’exécutif veut transformer l’élan politique en résultats tangibles. L’objectif est de sortir du cycle des promesses pour entrer dans une logique d’exécution, à la hauteur des attentes sociales. Car derrière ces grands projets, c’est bien l’accès à l’eau, la création d’emplois ruraux et la stabilité énergétique qui sont en jeu, des priorités vitales pour les populations et la souveraineté du pays.

À travers ces décisions, Ousmane Sonko affirme sa volonté de faire du Sénégal un chantier en mouvement, où les grands projets ne restent plus à l’état de promesses.

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