Sénégal : Ousmane Sonko interdit la vente…

Sénégal : Ousmane Sonko interdit la vente...

Crédit photo : TV5Monde / AP Photo/Sylvain Cherkaoui

Au Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko, s’est insurgé contre un livre écrit par une chercheuse française sur une région du Sud du pays, apprend-on de la presse internationale.

En effet, le chef de gouvernement sénégalais, Ousmane Sonko condamne un livre écrit par une historienne française sur la Casamance.

Intitulé ”l’idée de la Casamance autonome -Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal », l’ouvrage a été écrit par l’historienne française Séverine Awenengo Dalberto.

Il s’agit d’un ouvrage académique d’histoire paru aux éditions françaises Karthala, spécialisées dans les sciences humaines, et particulièrement l’Afrique.

Mais, le chef de la primature sénégalaise s’oppose à la vente et la promotion du livre. Il a clairement annoncé qu’il ne sera pas autorisé au Sénégal.

Dans le pays, ce livre défraie la chronique. Ousmane Sonko dénombre un projet de « déstabilisation ».

« Ce livre-là, personne n’en fera la promotion ici au Sénégal. Si cette Française veut écrire, elle n’a qu’à aller écrire sur la Corse qui demande son indépendance à la France.

Elle n’a qu’à aller écrire sur la Nouvelle-Calédonie qui réclame son indépendance, mais elle n’a pas à écrire sur le Sénégal », a déclaré Sonko lors d’un meeting de campagne tenu le 1er novembre dans la soirée, à Ziguinchor, capitale de la Casamance.

« Je veux dire à la France : je ne sais pas qu’est-ce qu’il y a derrière cette affaire. Parce que la France avait témoigné dans la fin des années 90 avec Jacques Charpy, en clarifiant la question de l’appartenance totale et intégrante de la Casamance au Sénégal.

Maintenant qu’il y a un régime -comme je l’ai toujours dit- qui n’est pas anti-français, qui est pro-sénégalais simplement, un régime qui dit : nous voulons notre souveraineté, nous n’accepterons plus d’être des valets de qui que ce soit, on nous sort un livre », a ajouté le Premier ministre sénégalais, tête de liste du parti Pastef aux élections législatives du 17 novembre.

Et de poursuivre : « Et puisqu’ils ne peuvent pas revenir sur leur témoignage, ils ne peuvent plus parler d’indépendance, ils glissent sur la notion d’autonomie. On ne veut pas d’autonomie, ce n’est pas ça la question. Nous sommes un Etat unitaire du nord au sud, de l’est à l’ouest, les mêmes réalités vont s’appliquer sur chaque portion du territoire national.

Si la France veut donner des archives, elle n’a qu’à nous donner les archives de ses exécutions sommaires au Sénégal pendant la colonisation, des guerres qu’elle a menées ici, des tortures qu’elle a menées, des travaux forcés. C’est ça qu’on attend de la France. Qu’elle nous donne les archives de Thiaroye 44 (massacre des tirailleurs sénégalais, dans le camp de Thiaroye, en décembre 1944, NDLR), mais pas des archives sur une prétendue autonomie de la Casamance », a-t-il martelé.

Notons que dans cette région du Sud du Sénégal, règne un mouvement indépendantiste armée en conflit avec le pouvoir central depuis 1982.