Dans une intervention musclée devant l’Assemblée nationale sénégalaise, le Premier ministre Ousmane Sonko vient d’annoncer une politique coup de poing sur certains biens, qu’ils soient immeubles ou meubles.
Concrètement, il a fait connaître son intention de mettre en place un vaste programme d’audits concernant la gestion de l’État sous la présidence de Macky Sall.
Ainsi, se trouve au cœur des révélations, le patrimoine immobilier de l’État qui fait l’objet d’une attention particulière. Il vient d’ailleurs de promettre la récupération ferme des biens « bradés » au détriment des intérêts publics.
Les premiers résultats des investigations, présentés ce vendredi 21 février 2025 lors de la séance des questions d’actualité, dressent un tableau préoccupant de la gestion antérieure.
Le cas emblématique de la prison de Rebeuss et le morcellement contesté du terrain du tribunal illustrent l’ampleur des irrégularités constatées dans la gestion du parc immobilier étatique.
« Tous les patrimoines immobiliers et fonciers bradés seront restitués au peuple sénégalais », a martelé le chef du gouvernement, annonçant des procédures d’annulation déjà en cours.
La prise de position d’Ousmane Sonko sur les immeubles ; une suite logique
Il faut savoir que cette offensive s’inscrit dans une suite des révélations troublantes sur l’état des finances publiques.
Pour rappel, le rapport récent de la Cour des comptes a mis en lumière des écarts significatifs entre les chiffres officiels et la réalité.
On parle d’une dette avoisinant 100% du budget, contre 74% annoncés précédemment, et un déficit budgétaire trois fois supérieur aux estimations initiales.
Face à ces constats, une commission spéciale examine désormais l’ensemble des contrats et conventions, notamment dans les secteurs stratégiques des mines et des hydrocarbures.
Il est à noter que l’initiative du gouvernement d’Ousmane Sonko ne se limite pas aux immeubles.
De nouveaux audits ciblent des institutions clés comme l’aéroport international Blaise Diagne et Air Sénégal International, marquant selon le Premier ministre « une première au Sénégal » dans l’exercice de la transparence gouvernementale.
Cette démarche, bien que contestée par les représentants de l’ancien régime qui dénoncent une « manipulation », pourrait déboucher sur des poursuites judiciaires.
Et pour cause, les autorités n’excluant aucune option pour établir les responsabilités dans ce qui apparaît comme une gestion controversée du patrimoine national.