C’est une petite révolution médiatique au Sénégal avec la création à Dakar d’un Observatoire national des médias.
Cette nouvelle institution va surveiller l’espace médiatique sénégalais. Elle s’occupera également de vérifier la qualité des informations diffusées.
Il faut savoir que la création de l’observatoire répond à un besoin urgent. En effet, le paysage médiatique africain fait face à de nombreux défis aujourd’hui.
Les fausses informations se multiplient sur internet et les réseaux sociaux. Par ailleurs, la qualité du journalisme varie beaucoup d’un média à l’autre. C’est pourquoi le gouvernement sénégalais a décidé d’agir.
Selon Mamadou Moustapha Diouf, directeur de la Communication du ministère concerné, l’Observatoire national des médias du Sénégal aura plusieurs missions importantes.
D’abord, il va « améliorer l’intégration de l’information ». Ensuite, il va « accompagner le secteur médiatique dans ses mutations ». Cette structure permettra donc aux médias sénégalais de mieux s’adapter aux changements technologiques actuels.
Le lancement de cet observatoire arrive au bon moment. Il a eu lieu juste avant une grande conférence régionale sur l’intégrité de l’information. Elle se déroule du 3 au 5 septembre à Praia, au Cap-Vert, sous l’égide de l’UNESCO. Les experts de toute l’Afrique de l’Ouest et du Sahel y participent.
Cette conférence traite de sujets très importants pour l’avenir des médias africains. Les débats porteront notamment sur l’accès à l’information, explique Katharina Lobeck de la GIZ (Agence allemande de coopération internationale pour le développement durable).
D’autres thèmes seront également abordés : la gouvernance des plateformes numériques, l’éducation aux médias et la coopération entre les différentes structures régionales.
La GIZ mène aussi actuellement un projet appelé « Renforcer la fiabilité de l’information en Afrique de l’Ouest ». Ce projet vise à lutter contre la désinformation et à améliorer la qualité du journalisme dans la région.
Le gouvernement sénégalais ne s’arrête pas là. Il prévoit d’élargir le Fonds d’appui et de développement de la production audiovisuelle (FADP).
Jusqu’à présent, ce fonds aidait seulement la télévision et la radio. Désormais, il va aussi soutenir la presse écrite, les médias en ligne et les créateurs de contenus numériques.
Cette évolution montre que le Sénégal comprend les changements du secteur médiatique. Aujourd’hui, de nombreuses personnes s’informent sur internet plutôt qu’à la télévision ou dans les journaux papier.
Les influenceurs et les créateurs de contenus jouent également un rôle important dans la diffusion de l’information. C’est pourquoi il faut les inclure dans les politiques de soutien aux médias.
Comme l’explique Mamadou Moustapha Diouf : « L’objectif est de relever le niveau de production de l’ensemble des médias au Sénégal ». Cette déclaration, rapportée par APAnews, montre l’ambition du gouvernement. Il ne s’agit pas seulement de créer une structure de surveillance.