Au Sénégal, tout n’est pas rose pour Ousmane Sonko, comme le montre la dernière trouvaille de certains députés de l’opposition.
Des députés de l’opposition sénégalaise ont en effet boycotté lundi une séance de questions au gouvernement d’Ousmane Sonko.
Ces derniers disent dénoncer le fonctionnement de l’Assemblée nationale depuis l’installation en décembre de la nouvelle majorité parlementaire issue du camp au pouvoir.
Ces parlementaires, principalement issus de la coalition Takku Wallu Sénégal, fidèle à l’ancien président Macky Sall (2012-2024), mais aussi des non-inscrits, reprochent à la nouvelle majorité son attitude selon eux méprisante et le non-respect du règlement intérieur de l’Assemblée.
Après avoir remporté l’élection présidentielle de mars 2024, le parti souverainiste Pastef a largement dominé les élections législatives du 17 novembre 2024, obtenant une large majorité à l’Assemblée avec 130 sièges sur 165.
Dans ses réponses aux députés, le bouillonnant Premier ministre Ousmane Sonko, leader politique du Pastef, est revenu sur le boycott des députés de l’opposition, estimant qu’il n’y avait « pas matière à s’opposer » dans le pays.
« Les actes qu’on pose pour la bonne gouvernance, les options que nous avons prises stratégiquement pour nous réapproprier notre souveraineté économique, est-ce qu’il y a matière à opposition » par rapport cela, a-t-il interrogé, sous les applaudissements des militants de son parti venus assister à la séance.
« À une certaine opposition, je dis que la haine ne peut pas être un moteur politique, surtout la haine dirigée contre une seule personne qui ne vous a rien fait », a-t-il ajouté, assurant être « politiquement indestructible ».
Il a dit espérer que l’opposition se présentera lors de la prochaine séance, soulignant que « la guérilla parlementaire existe partout dans le monde ».
Lors d’une conférence de presse mercredi dernier, des députés de l’opposition avaient annoncé le boycott de la séance de questions au gouvernement pour dénoncer le fonctionnement du Parlement depuis l’installation de la nouvelle majorité.
Entre autres motifs, ils ont invoqué le non-respect de l’ordre de passage des députés par le président de l’Assemblée issue de la majorité, El Malick Ndiaye, la présence des militants du Pastef qui perturbent, selon eux, le déroulement des séances.
« Ce boycott, nous l’avons fait à titre d’avertissement », avait déclaré la présidente du groupe parlementaire Takku Wallu, Aïssata Tall Sall.
« Nous associer à ce simulacre d’exercice de questions au gouvernement, nous refusons de le faire, et tout le travail normal du député, nous continuerons à le faire », avait-elle ajouté.
© Agence France-Presse