Serait-ce un aveu d’impuissance ? Confronté à une tempête politique sans précédent depuis le report de la présidentielle, le chef de l’État sénégalais Macky Sall a décidé de saisir le Conseil constitutionnel.
L’objectif est de recueillir l’avis des juges sur les conclusions du dialogue national qui viennent de lui être remises.
Ce rapport préconise de tenir le scrutin présidentiel début juin, soit plusieurs semaines après la fin du mandat de Macky Sall le 2 avril.
Surtout, il recommande que le président reste en poste jusqu’à la prise de fonctions de son successeur.
Des suggestions explosives qui remettent en cause le cadre constitutionnel. D’où ce renvoi vers les gardiens de la Loi fondamentale, signe de la grande fébrilité du pouvoir.
Car Macky Sall se retrouve dans une impasse : comment concilier ces propositions avec son engagement répété de quitter le fauteuil présidentiel à la fin de son deuxième mandat ?
Le chef de l’État marche sur des œufs. S’il suit les recommandations, il prend le risque d’être taxé de forcing institutionnel et de passage en force.
À l’inverse, les ignorer reviendrait à dynamiter les fragiles consensus issus du dialogue.
Cette saisine surprise du Conseil constitutionnel témoigne bien du casse-tête insoluble dans lequel se débat le président.
Contesté dans la rue depuis des semaines, il joue la montre en espérant que les juges lui offrent une porte de sortie.
Mais le temps presse. Car faute de successeur élu, le Sénégal pourrait connaître une dangereuse vacance du pouvoir après le 2 avril.
Pour de nombreux observateurs, Macky Sall est victime de ses propres atermoiements et de son manque d’anticipation.
Après avoir déclenché un séisme institutionnel, il se retrouve sans issue. D’où ce repli vers les gardiens de la Constitution, son ultime recours pour éviter le chaos.
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