Au Sénégal, l’ancien président Macky Sall a vivement nié toutes les accusations liées à une supposée « dette cachée ».
En effet, lors d’un panel organisé par l’Atlantic Council à Washington, Macky Sall s’est dit étonné par ce qu’il considère comme une polémique sans fondement, la qualifiant même « d’impossible ».
« J’ai été le premier surpris à entendre parler de dette cachée parce que c’est un non-sens. Une dette publique, on ne peut pas la cacher par définition », a-t-il déclaré, rappelant que chaque convention internationale devait obtenir au préalable l’avis de la Cour suprême. À ses yeux, le cadre juridique sénégalais ne permet en aucun cas une dissimulation de dette.
Pour appuyer son propos, l’ancien président a insisté sur le rôle de la BCEAO, chargée de convertir les devises étrangères avant de les reverser au gouvernement du Sénégal. « Cette dette en devise quand elle vient, elle passe par la Bceao. Elle la convertit et émet ensuite de la monnaie locale qu’elle donne au Gouvernement du Sénégal. Il est impossible de cacher la dette avec tout ce processus », a-t-il expliqué, soulignant que toutes les opérations sont transparente.
L’ancien président a également défendu l’utilisation de ces fonds, affirmant qu’ils avaient permis de renforcer l’accès à l’électricité et de développer des infrastructures majeures comme le Train express régional. « L’argent a servi à développer le pays », a-t-il insisté, ajoutant que la confiance des partenaires internationaux avait été déterminante pour soutenir ces projets.
Cependant, cette position a été contestée par le ministre de l’Économie, Abdourahmane Sarr, qui a mis en avant l’existence de décaissements effectués à l’étranger et non comptabilisés dans les déficits officiels.
Selon lui, « des décaissements effectués sur ressources extérieures délibérément omis dans les déficits rapportés ne sont pas dans la dette comptabilisée non plus ». Il a rappelé que le FMI devra clarifier devant son Conseil d’administration les incohérences liées à la transmission de données économiques par le Sénégal.
Ainsi, entre les explications de Macky Sall et les accusations des autorités actuelles, la question de la « dette cachée » reste au cœur d’un bras de fer politique et financier qui ne cesse de diviser l’opinion au Sénégal.