Sa prise de parole était attendue. Le moins qu’on puisse dire est que Président de la République du Sénégal n’a pas déçu ses compatriotes ce jeudi 22 février 2024.
Face à la presse nationale, Macky Sall a invité toute la classe politique de son pays à un dialogue pour une sortie de crise.
Devant les micros et caméras, il a fait savoir que tous les partis politiques ont été invités pour participer aux assises.
A l’en croire, dans l’intérêt supérieur de la nation, aucun sacrifice ne doit être de trop.
Faut-il le noter, il a demandé mercredi en Conseil des ministres que « toutes les dispositions » soient prises « pour une bonne organisation de l’élection présidentielle à une date qui sera fixée très prochainement, après les consultations avec les acteurs politiques, les responsables de la société civile et les représentants des forces vives ».
Dans la même veine, le président sénégalais a demandé au ministère de la Justice de finaliser des textes « pour matérialiser la volonté de réconciliation et de pardon ». Une loi d’amnistie des prisonniers avait été évoquée il y a une semaine.
Plusieurs centaines de détenus ont été relâchés depuis la semaine dernière, contribuant à une fragile détente.
Mais la société civile, qui a mobilisé plusieurs milliers de personnes le week-end passé, a prévu un nouveau rassemblement samedi à Dakar pour maintenir la pression sur le pouvoir, tout comme le camp présidentiel pour soutenir M. Sall.
Le camp de Bassirou Diomaye Faye a accusé mercredi soir le président de traîner les pieds, comme l’a fait la très grande majorité des 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel.
Il n’acceptera de discuter que pour fixer « sans délai » la date de la présidentielle, et celle-ci devra avoir lieu avant le 2 avril et la fin du mandat de M. Sall, a-t-il prévenu dans un communiqué.
Le président a justifié le report de l’élection par les vives querelles survenues au cours du processus préélectoral. Il a dit vouloir une élection incontestable, s’inquiétant du risque de nouveaux accès de violence après ceux de 2021 et 2023.
Après l’intervention du Conseil constitutionnel, une nouvelle controverse est apparue sur la tenue de la présidentielle avant ou après le 2 avril, et sur une reprise à zéro, ou non, du processus d’homologation des candidatures.
L’opposition soupçonne le camp présidentiel de vouloir s’arranger avec le calendrier par crainte de la défaite de son candidat, le Premier ministre Amadou Ba, désigné par le président Sall pour lui succéder.
Elle soupçonne une manœuvre pour que M. Sall reste au pouvoir, bien qu’il ait dit ne pas vouloir se représenter pour un 3è mandat.
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