Le climat politique tendu au Sénégal pourrait connaître un coup d’accélérateur. Dans une interview télévisée accordée jeudi à la presse locale, le président Macky Sall s’est dit prêt à envisager la libération de l’opposant Ousmane Sonko, emprisonné depuis juillet 2023.
« Oui, je suis prêt à aller jusque-là pour que tout le monde puisse bénéficier de cette grâce et que le Sénégal puisse avancer pacifiquement vers ces élections », a déclaré le chef de l’État sénégalais.
Une véritable ouverture, alors que l’incarcération de l’opposant est au cœur d’une crise politique majeure dans le pays.
Bien que sa candidature à la présidentielle ait été rejetée par le Conseil constitutionnel, Ousmane Sonko reste populaire et ses partisans réclament sa libération.
Une possible libération d’Ousmane Sonko sur fond de tension après le report annulé de l’élection
Face aux tensions, Macky Sall semble vouloir désamorcer la crise en évoquant un « dialogue » lundi et mardi avec les candidats à la présidentielle, puis avec les autres acteurs politiques et sociaux.
Le président sortant a également laissé entendre qu’une libération du principal opposant Bassirou Diomaye Faye était envisageable.
De quoi contribuer à apaiser un climat délétère, dans un pays reconnu pour sa stabilité démocratique.
Toutefois, d’importantes incertitudes demeurent, notamment sur la date du scrutin présidentiel.
Macky Sall a indiqué que l’élection pouvait se tenir avant ou après le 2 avril, date prévue pour la fin de son mandat. Mais il a précisé ne pas penser qu’elle aurait lieu d’ici là.
En cas d’impossibilité d’élire un nouveau président d’ici le 2 avril, le Conseil constitutionnel devra se prononcer sur la marche à suivre, a expliqué Macky Sall.
Celui-ci a néanmoins réaffirmé sa volonté de quitter le pouvoir à cette date butoir, balayant les spéculations sur une tentation de se maintenir.
Le dialogue annoncé devra permettre de clarifier le calendrier électoral dans les prochains jours.
Mais la perspective d’une libération d’Ousmane Sonko pourrait être un premier pas décisif pour apaiser les tensions au Sénégal.
© avec AFP
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