Barthélémy Dias, figure emblématique de la politique au Sénégal, vient d’être déchu de son mandat de député, à peine quinze jours après son élection.
Cette décision, aussi brutale qu’historique, intervient dans un contexte particulier au Sénégal.
La radiation, prononcée ce jeudi 5 décembre par le Bureau de l’Assemblée nationale, trouve son fondement juridique dans l’article 61 de la Constitution et l’article 51 du règlement intérieur de l’institution.
Elle fait suite à une requête du ministre de la Justice, s’appuyant sur une condamnation devenue définitive depuis décembre 2023 pour coups mortels.
Cette peine de deux ans de prison, dont dix mois ferme, bien que déjà purgée, entraîne automatiquement son inéligibilité.
L’annonce officielle de cette destitution a été faite par El Malick Ndiaye, nouveau président de l’Assemblée nationale.
Notons que cette décision intervient au moment où la coalition Sàmm Sa Kàddu (SSK), menée par Dias lors des législatives du 17 novembre, n’avait réussi à obtenir que trois sièges, confrontée à la montée en puissance du mouvement patriote à travers le pays.
Pour rappel, le parcours politique du député Barthélémy Dias n’a pas été des plus classiques au Sénégal.
Ancien allié des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) d’Ousmane Sonko, avant de devenir leur opposant, il se retrouve aujourd’hui écarté de l’hémicycle dans des circonstances qui ne manqueront pas d’alimenter les débats politiques.
La succession de Dias à l’Assemblée nationale soulève également des questions. Déthié Fall, président du Parti républicain pour le progrès (PRP), qui aurait dû prendre sa place, avait annoncé durant la campagne son ralliement au Pastef et son intention de se désister en cas d’élection.
Cette situation pourrait conduire à l’entrée de Papa Djibril Fall aux côtés d’Anta Babacar Ngom et Cheikh Ahmed Tidiane Youm, complétant ainsi le trio de députés de la coalition SSK.