Langue officielle du Sénégal, le français est de moins en moins maîtrisé et utilisé au profit du wolof, principale langue véhiculaire du pays. Un basculement amorcé notamment par les médias locaux comme la radio Sud FM dès les années 1990.
Preuve en les rouages bien huilés de la machine, comme le décrivent nos confrères de RFI : À 13h, le jingle de Sud FM retentit. Le présentateur Maodo Faye entame les titres du journal en wolof. En régie, sa consœur Ndeye Mareme Ndiaye supervise la traduction d’une intervention ministérielle du français vers le wolof.
Sud FM a été pionnière en diffusant des journaux dans cette langue nationale parlée par une grande majorité de Sénégalais. Un choix pour « démocratiser l’information » et faire participer toute la population aux débats, selon son directeur Baye Oumar Gueye.
Les journaux alternent entre wolof et français, mais les programmes de grande écoute sont, eux aussi, désormais en langue nationale. « L’audience monte lors des journaux en wolof, le message passe mieux », confirme M. Gueye.
Le wolof est en effet bien plus répandu que le français, notamment dans les campagnes dans lesquelles l’analphabétisme prédomine. D’autres langues nationales ont été introduites dans les stations régionales, mais c’est le wolof qui s’impose au niveau national.
À l’antenne, Maodo Faye « wolofise » des mots français quand il n’existe pas de traduction. Certains sujets comme la sexualité restent aussi plus difficiles à aborder dans cette langue. La rédaction s’appuie donc sur des journalistes bilingues, même si parfois les reportages sont seulement en wolof.
Selon la chercheuse Adjaratou Oumar Fall, cette tendance au wolof est globale au Sénégal. Le niveau de français est en déclin constant, y compris à l’université. Sur les réseaux sociaux, les jeunes écrivent aussi majoritairement dans cette langue véhiculaire.
Les hommes politiques l’ont également adoptée pour toucher l’électorat. « C’est la meilleure façon de faire passer un message politique », note Mme Fall.
Avec son vocabulaire en constante expansion, le wolof s’impose donc progressivement comme la langue de référence au Sénégal, reléguant le français au second plan.
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