Sénégal : le FMI annonce une excellente nouvelle au pays de Bassirou Diomaye Faye

FMI Sénégal

Crédit Photo : Depositphotos

Le Fonds Monétaire International (FMI) vient de donner une bouffée d’oxygène au Sénégal qui traverse une situation économique tendue.

En effet, le FMI a exprimé ce lundi 24 mars 2025 sa volonté de conclure « le plus tôt possible » un nouveau programme d’aides pour le pays ouest-africain.

Une main tendue du FMI au Sénégal de Faye

C’est une déclaration qui résonne comme une main tendue vers l’administration de Bassirou Diomaye Faye, confrontée depuis son arrivée au pouvoir à l’héritage d’une dette publique vertigineuse et à des finances exsangues.

« Ce que nous recommandons, c’est de prioriser les dépenses actuelles, en espérant pouvoir arriver à un nouveau programme avec le FMI le plus tôt possible qui pourra permettre de débloquer des financements », a déclaré Edward Gemayel, chef de la mission du Fonds Monétaire International, lors d’un entretien accordé à l’AFP. Une phrase diplomatiquement pesée qui traduit néanmoins l’urgence de la situation.

Le programme d’assistance financière du FMI au Sénégal est en suspens depuis une révélation fracassante survenue en septembre dernier.

Les nouvelles autorités, installées dans le palais présidentiel de Dakar depuis un an, ont mis au grand jour des « erreurs » dans les statistiques officielles des finances publiques sous la présidence de Macky Sall (2012-2024). Une façon pudique de désigner ce qui s’apparente à une dissimulation comptable d’ampleur.

La situation découverte par l’équipe de Bassirou Diomaye Faye est alarmante : une dette qui plombe l’économie nationale à hauteur de 1,8 milliard d’euros. Face à ce constat, le FMI préconise « deux grandes réformes ».

La première concerne « l’assainissement des finances publiques, à cause de la dette qui atteint des taux assez élevés ». La seconde touche à la nécessité d’engager rapidement un « nouveau programme pour attirer des investissements qui vont beaucoup aider », insiste M. Gemayel.

Le diplomate financier s’est voulu rassurant quant à l’image du Sénégal auprès des investisseurs internationaux, soulignant qu’« il y a un rôle très important pour le secteur public à jouer au Sénégal. Il y a beaucoup d’opportunités d’investissement ». C’est une façon de maintenir la confiance des marchés, alors que le pays traverse une période de turbulences économiques sans précédent.

Une situation sans précédent au Sénégal reconnue par le FMI

La situation apparaît d’autant plus préoccupante à la lumière du rapport publié en février par la Cour des comptes sénégalaise.

Ce document révèle que la dette s’élève en réalité à 99,67% du PIB, un ratio substantiellement supérieur aux chiffres avancés par l’administration précédente. Plus inquiétant encore, le déficit budgétaire « recalculé » pour 2023 atteindrait 12,3%, loin des 4,9% officiellement annoncés.

Ces révélations ont provoqué un séisme dans la perception internationale de l’économie sénégalaise. Les agences de notation Moody’s et Standard and Poor’s ont réagi en dégradant la note souveraine du Sénégal, assortie d’une « perspective négative » qui complique davantage l’accès aux financements extérieurs.

« Le but de cette visite ici, c’est d’analyser le rapport que la Cour des Comptes a produit » et « essayer de bien comprendre ce qui s’est passé », a expliqué M. Gemayel. Une démarche nécessaire avant de pouvoir « recommencer les discussions en ce qui concerne les relations financières avec le FMI ».

Il a confirmé que « les autorités ont émis leur souhait d’annuler le programme actuel et de négocier un nouveau programme », signalant ainsi un désir de repartir sur des bases assainies.

Élu il y a un an sur un programme de rupture avec l’ancien système, porté par un soutien populaire considérable, le président Bassirou Diomaye Faye se trouve confronté à la réalité d’un « État dont les marges de manœuvre budgétaire et financière n’existent quasiment plus », selon ses propres mots. Une situation qui l’a contraint à engager rapidement des mesures d’austérité pour redresser les comptes publics.

Le gouvernement sénégalais a ainsi annoncé une série de dispositions visant à réduire radicalement le train de vie de l’État, incluant de nombreux licenciements au sein de la fonction publique. Des décisions douloureuses, mais qui vont « dans le bon sens » selon le chef de la mission du FMI, qui salue des autorités « déterminées à prendre les réformes nécessaires et adéquates ».

L’annonce du FMI intervient à un moment critique pour le Sénégal, pays longtemps considéré comme un modèle de stabilité politique et économique en Afrique de l’Ouest.

La perspective d’un nouveau programme d’aides représente une bouée de sauvetage pour l’économie nationale, mais aussi un test pour la crédibilité du gouvernement Faye sur la scène internationale.

Si les négociations aboutissent favorablement, ce nouvel accord pourrait constituer le premier jalon d’une reconstruction économique de long terme.

Pour autant, le chemin vers l’assainissement financier s’annonce ardu pour ce pays dont les ressources pétrolières et gazières, découvertes récemment, tardent encore à produire les effets économiques escomptés.

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