À un mois de l’élection présidentielle au Sénégal, l’Assemblée nationale vient de jeter un pavé dans la mare en approuvant la création d’une commission d’enquête sur le Conseil constitutionnel, organe-clé du processus électoral.
Cette décision alimente les spéculations sur une volonté de reporter le scrutin prévu le 25 février prochain.
Les débats houleux ayant précédé le vote, retransmis en direct sur les réseaux sociaux, ont donné lieu à des empoignades entre députés.
Au final, la proposition de commission a été adoptée par 120 voix pour, 24 contre et aucune abstention, y compris avec le soutien inattendu de membres de la majorité présidentielle actuelle.
Ce ralliement inattendu a semé le trouble et renforcé les soupçons de l’opposition, qui craint un plan visant à repousser l’échéance électorale par crainte d’une défaite du président sortant Macky Sall.
La source de cette décision sur la présidentielle au Sénégal
À l’origine de cette demande de commission d’enquête figure Karim Wade, fils de l’ancien chef d’État Abdoulaye Wade et l’un des principaux opposants.
Sa coalition dénonce un manque d’intégrité de deux membres du Conseil constitutionnel et les accuse de collusion avec le pouvoir.
Empêché de se présenter en 2019 à cause d’une condamnation controversée, Karim Wade se félicite d’une « première victoire » et appelle désormais ouvertement au report du scrutin qui risque selon lui de tourner au « simulacre ».
Difficile pour autant de déterminer les motivations réelles de cette commission d’enquête et si elle peut effectivement déboucher sur un report de l’élection.
Mais à un mois du vote, cette décision de l’Assemblée jette indiscutablement un trouble et renforce le climat de défiance vis-à-vis des institutions, cruciales pour garantir la transparence du scrutin.
Affaire à suivre donc… La réaction de Macky Sall, qui n’a pas encore réagi officiellement, pourrait donner des indications sur ses intentions réelles.
L’opposition quant à elle se tient sur ses gardes et se prépare à contester tout report, perçu comme une manœuvre dilatoire du pouvoir pour se maintenir.
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