L’Assemblée nationale a opposé un refus catégorique au projet de révision constitutionnelle porté par le président Bassirou Diomaye Faye.
Ce lundi 2 septembre, les députés ont rejeté à une courte majorité – 83 voix contre 80 – la proposition visant à supprimer le Conseil économique social et environnemental (CESE) et le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT).
Cette décision marque un tournant dans les relations entre le pouvoir exécutif et le législatif, révélant les tensions sous-jacentes qui animent la scène politique sénégalaise.
Le projet, présenté comme une mesure d’économie budgétaire devant permettre à l’État d’épargner annuellement 15 milliards de francs CFA, se heurte ainsi à une opposition parlementaire déterminée.
Le rejet de cette réforme constitutionnelle met en lumière les défis auxquels font face Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko dans la mise en œuvre de leur programme de gouvernement.
Il souligne également la complexité du paysage politique sénégalais, où les équilibres de pouvoir restent fragiles malgré le changement récent à la tête de l’État.
Face à ce blocage, l’hypothèse d’une dissolution de l’Assemblée nationale gagne en crédibilité.
Le Conseil constitutionnel ayant donné son aval pour une telle mesure à partir du 12 septembre 2023, cette option pourrait être envisagée par l’exécutif comme un moyen de surmonter l’obstacle parlementaire. Cependant, une telle décision ne manquerait pas d’exacerber les tensions politiques déjà palpables.
Dans ce climat tendu, l’opposition, notamment les partisans de l’ancien président Macky Sall, envisage de riposter en déposant une motion de censure contre le gouvernement.
Cette menace, exprimée par Abdou Mbow, président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar, laisse présager une intensification de la confrontation politique dans les jours à venir.
Ce bras de fer entre l’exécutif et le législatif soulève des questions cruciales sur la gouvernance et l’équilibre des pouvoirs au Sénégal. Il met en évidence les défis que devront relever Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko pour concrétiser leurs ambitions réformatrices, tout en préservant la stabilité politique du pays.
L’issue de cette crise pourrait bien redessiner les contours du paysage politique sénégalais pour les mois, voire les années à venir.