Le secrétariat d’État français chargé des Anciens combattants et de la Mémoire vient d’annoncer une décision notable concernant six tirailleurs africains exécutés en 1944 à Thiaroye, au Sénégal, selon les informations relayées par nos confrères de l’AFP ce 28 juillet.
En effet, ces soldats, originaires du Sénégal, de Côte d’Ivoire et de l’ancienne Haute-Volta, ont reçu à titre posthume la mention « morts pour la France ».
Cette reconnaissance, officialisée le 18 juin dernier, s’inscrit dans le contexte des commémorations des 80 ans de la libération de la France et du futur 80e anniversaire des événements de Thiaroye.
Elle marque une étape dans l’approche française de cet épisode historique complexe.
Les faits remontent au 1ᵉʳ décembre 1944, lorsque des tirailleurs rapatriés, réclamant le paiement d’arriérés de solde, ont été la cible de tirs au camp militaire de Thiaroye. Le bilan officiel de l’époque fait état d’au moins 35 morts, un chiffre qui reste discuté par certains historiens.
Cette décision fait suite à l’hommage rendu en 2012 par François Hollande, alors président. Elle s’inscrit dans une volonté affichée d’examiner l’histoire coloniale française avec plus d’objectivité.
Le secrétariat d’État a indiqué que d’autres reconnaissances pourraient suivre si l’identité d’autres victimes était établie avec certitude.
Aïssata Seck, à la tête de l’Association pour la mémoire et l’histoire des tirailleurs sénégalais, a accueilli favorablement cette initiative.
Elle souligne l’importance de poursuivre les recherches pour clarifier tous les aspects de cet événement, notamment le nombre exact de victimes.
Cette reconnaissance contribue à mettre en lumière le rôle des tirailleurs africains dans l’histoire militaire française, tout en abordant les aspects problématiques de cette période.
Elle représente un pas vers une mémoire partagée entre la France et le Sénégal, pouvant potentiellement influencer les relations entre les deux pays.