La rumeur courait depuis quelques jours au Sénégal : et si la date de l’élection présidentielle était repoussée ?
Le président Macky Sall a mis fin au suspense ce mercredi 24 janvier, en confirmant que le scrutin aurait bien lieu à la date prévue, malgré les demandes de certains candidats recalés.
Le chef de l’État les avait reçus après qu’ils eurent adressé une lettre ouverte, l’exhortant à utiliser ses prérogatives pour rétablir les postulants invalidés par le Conseil constitutionnel dans leurs droits.
Pas de report de date pour la Présidentielle au Sénégal
Ils dénonçaient des « manquements graves » dans le traitement de leurs dossiers de candidature. Mais à l’issue de la rencontre, la présidence a dissipé les doutes.
« Le Conseil constitutionnel, par sa décision du 20 janvier 2024, a déjà proclamé la liste définitive des candidats (…) Le président de la République a réaffirmé (..) l’importance du déroulement de la campagne électorale et du scrutin présidentiel du 25 février 2024 », a-t-il soutenu.
Cette confirmation met fin à des rumeurs persistantes sur un possible report du scrutin. Selon certaines informations, des proches de Macky Sall lui auraient même suggéré cette option, jugeant la majorité en difficulté à un mois du vote.
Le Premier ministre Amadou Ba, candidat de la majorité, peine en effet à rassembler, avec plusieurs désertions et contestations en interne.
Face à lui se présenteront le 25 février d’anciens membres de BBY, comme les ex-Premiers ministres Abdallah Dionne et Aly Ngouille Ndiaye.
L’opposition ne cache pas ses doutes quant à la volonté réelle de Macky Sall d’organiser le scrutin à la date prévue. Le leader déchu Ousmane Sonko, emprisonné, avait démenti toute implication dans la requête des recalés et appelé à la vigilance.
Pourtant, la demande de report avait peu de chances d’aboutir. L’opinion publique sénégalaise n’accepterait pas aisément un tel report, à quelques semaines seulement du scrutin. Surtout après des législatives déjà repoussées de façon inédite en 2022.
Certains estiment qu’un report aurait même pu profiter à des opposants recalés comme Ousmane Sonko ou Karim Wade, respectivement emprisonné et écarté pour sa double nationalité.
Leurs cas, et celui d’autres candidats invalidés, ont d’ailleurs été évoqués lors de la rencontre avec Macky Sall.
Ainsi, Alioune Sarr, ex-ministre et candidat recalé, a fait part au président des « graves manquements (…) lors des opérations de contrôle des parrainages ». Les opposants ont également réclamé la libération de Bassirou Diomaye Faye, proche de Sonko, emprisonné depuis avril 2023.
La confirmation de la tenue du scrutin le 25 février est une bonne nouvelle pour la démocratie sénégalaise, après des mois de tensions politiques liées au sort des candidatures de l’opposition.
Le débat devrait désormais se recentrer sur les programmes et les offres politiques de chacun, à quatre semaines d’un vote capital pour l’avenir du Sénégal.
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