Au Sénégal, quelques mois après que le Premier ministre Ousmane Sonko a dévoilé une situation économique catastrophique, la Cour des comptes a révélé mercredi 12 février 2025, un audit du rapport de la gestion des finances publiques du Sénégal sur la période allant de 2019 à mars 2024.
Selon le résultat de l’audit rendu public par la juridiction financière chargée de contrôler la régularité des comptes publics, d’énormes anomalies et manquements budgétaires et comptables ont été décelés.
En effet, le rapport de la Cour des comptes du Sénégal, remet en question les chiffres dévoilés par le régime de Macky Sall sur la dette et le déficit budgétaire.
Face à ces irrégularités et manquements dévoilés par l’institution, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a décidé de réagir de manière ferme.
Réaction du président Bassirou Diomaye Faye
En effet, le chef d’État sénégalais a ordonné l’application de « mesures conservatoires et correctives sans délai ».
Lors du Conseil des ministres du mercredi 12 février 2025 présidé par le président Faye, la question relative au résultat de cet audit mené par la Cour des comptes a été au centre des échanges du gouvernement.
Selon le successeur de Macky Sall, le rapport, de l’institution financière, axé sur « des principes de transparence, offre une vue claire et exhaustive de la situation des finances publiques sur cette période et met en lumière plusieurs manquements graves qui nécessitent des actions immédiates. Tout d’abord, des rattachements irréguliers de recettes ont été identifiés.
Certaines recettes ont été comptabilisées sur des exercices antérieurs, ce qui a faussé la réalité du déficit budgétaire pour certaines années. Cette situation a contribué à sous-estimer les déficits budgétaires, créant ainsi un déséquilibre dans la présentation des comptes publics ».
À en croire le dirigeant sénégalais, la situation est très alarmante. « Le déficit budgétaire, déjà préoccupant, a atteint des niveaux critiques au cours des dernières années. Il est passé de 9,85% en 2019 à 9,17% en 2020, 11,47% en 2021, 12,65% en 2022, et 12,30% en 2023.
Cette progression rapide du déficit met en évidence la nécessité de réformes structurelles urgentes pour contenir et réduire ce déséquilibre financier historique », a révélé Bassirou Diomaye Faye.
Il a également fait savoir que des dépenses importantes basées sur le financement des ressources extérieures et effectuées par l’ancien régime n’ont pas été fidèlement rapportées par le gouvernement précédent.
« Ce manque de traçabilité crée des écarts importants dans le suivi budgétaire et nuit à la transparence des opérations financières de l’État. Le rapport souligne également des utilisations irrégulières des comptes spéciaux du Trésor.
Des transferts budgétaires vers des services de l’État ont été réalisés sans justification claire, ce qui pose de sérieux problèmes de traçabilité des fonds publics. De plus, il a été constaté que certaines dépenses importantes ont été effectuées en dehors des procédures budgétaires établies, aggravant ainsi le manque de transparence », a dévoilé le président sénégalais.