Sénégal / Élection présidentielle 2024 : Macky Sall dans une situation délicate, l’opposition demande…

À la stupeur générale, le président du Sénégal, Macky Sall, a décidé samedi de reporter sine die l’élection présidentielle prévue le 25 février prochain, provoquant la colère de l’opposition.

En effet, celle-ci appelle à manifester dimanche dans la capitale Dakar et compte bien lancer sa campagne électorale comme prévu.

C’est la première fois depuis 1963 qu’un scrutin présidentiel est repoussé dans ce pays d’Afrique de l’Ouest réputé pour sa stabilité démocratique.

Macky Sall a justifié cette décision inédite par le bras de fer entre le Conseil constitutionnel et l’Assemblée nationale autour de la validation des candidatures.

Mais pour l’opposition, il s’agit ni plus ni moins d’un « coup d’État électoral » destiné à permettre au président sortant de se maintenir au pouvoir au-delà de la fin de son second mandat, le 2 avril prochain.

« Nous rejetons ce décret illégal. Rendez-vous dimanche pour une marche de protestation », a déclaré Cheikh Tidiane Youm, porte-parole de la coalition de l’opposition.

Tous les principaux opposants comme Khalifa Sall ou Ousmane Sonko comptent bien lancer leur campagne électorale dimanche à Dakar.

Inquiétude internationale face au report sine die de l’élection présidentielle au Sénégal

Cette crise politique majeure suscite l’inquiétude de la communauté internationale, qui craint une déstabilisation du Sénégal.

La France a appelé à « lever les incertitudes » et à organiser le scrutin « dans les meilleurs délais ». Même son de cloche du côté des États-Unis et de la Cédéao.

Pour Macky Sall, qui ne peut pas se représenter après deux mandats, ce report inattendu est une manœuvre risquée.

Alors que la majorité était distancée dans les sondages, repousser l’élection pourrait être perçu comme une tentative de s’accrocher au pouvoir et provoquer un soulèvement populaire.

Surtout, la manœuvre semble juridiquement intenable. Selon le Code électoral, un nouveau décret doit être publié au moins 80 jours avant le scrutin, ce qui nous mènerait fin avril dans le meilleur des cas.

Or, le mandat de Macky Sall prend fin le 2 avril. Le président Sénégalais pourrait donc se retrouver dans une position très délicate, toujours en poste, mais en situation d’illégalité.

© Avec l’AFP

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