Le Sénégal semble avoir mis les doubles dans la bonne gouvernance et la transparence avec plusieurs nouveaux projets annoncés en Conseil des Ministres.
Le gouvernement sénégalais vient en effet d’adopter quatre projets de loi majeurs pour renforcer la lutte contre la corruption et améliorer la transparence. La décision a été prise au cours du Conseil des ministres du 30 juillet 2024.
Les projets sur la bonne gouvernance et la transparence au Sénégal
Le premier projet annoncé lors du Conseil porte sur la création de l’Office national de lutte contre la corruption. La nouvelle institution va être le remplaçant de l’actuel OFNAC (Office national de lutte contre la fraude et la corruption).
Comme sa dénomination l’indique, ses missions vont tourner autour de la lutte contre la corruption. Concrètement, l’organisme aura pour rôle de prévenir, détecter et sanctionner tous les actes de corruption dans le pays. Ainsi, cette structure disposera de pouvoirs renforcés pour mener ses enquêtes.
Le deuxième projet porte sur la déclaration de patrimoine des responsables publics. Il va obliger tous les détenteurs de fonctions publiques à déclarer leurs biens avant leur prise de poste.
Ce faisant, les citoyens pourront contrôler l’évolution de leur patrimoine pendant leur mandat et détecter au plus tôt tout détournement de fonds publics.
Rappelons que la déclaration publique des biens était depuis longtemps un cheval d’attaque du Premier ministre Ousmane Sonko. Il avait précisé en avril 2025 qu’il voulait que la déclaration soit « généralisée » à toute personne ayant une responsabilité publique. Ce qui sera chose faite avec le nouveau projet de loi.
Le troisième projet concerne quant à lui la protection des lanceurs d’alerte. Il faut savoir que les lanceurs d’alerte sont des personnes qui dénoncent et rendent publiques les irrégularités qu’elles découvrent dans leur travail ou leur environnement. Souvent, elles sont vite poursuivies par la loi, car ne disposant pas de la protection que peuvent détenir les journalistes.
Avec ce nouveau projet, le pays fait un pas de plus dans la promotion de la liberté d’expression contrairement à certains de ses voisins ouest-africains. Désormais, la loi protégera ces individus contre les représailles et les menaces.
Enfin, le quatrième projet de loi renforce l’accès à l’information pour tous les Sénégalais. Elle va améliorer le droit des citoyens à connaître les actions de leurs dirigeants. Comme l’avait souligné Ousmane Sonko, « chaque citoyen a droit à l’information lui permettant de savoir ce que font le Premier Ministre, les ministres et les directeurs ».
Ces quatre projets ouvrent au final la voie à une gestion publique plus transparente et plus efficace, répondant aux aspirations légitimes des citoyens.