Le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, peut compter sur la Côte d’Ivoire pour traverser les moments difficiles.
Malgré la suspension prolongée des négociations avec le Fonds monétaire international, le Sénégal continue de trouver des relais de financement sur le marché régional.
Le 13 juin, le Trésor public a réalisé une opération particulièrement réussie sur le marché UEMOA-Titres, récoltant près de 77 milliards FCFA, soit un montant supérieur à son objectif initial de 70 milliards.
Ce résultat, avec un taux de couverture de 113 %, traduit une confiance renouvelée de la part des investisseurs sous-régionaux.
La Côte d’Ivoire, premier souscripteur, suivie du Sénégal lui-même, a fortement soutenu cette émission du gouvernement de Bassirou Diomaye Faye.
Ce soutien confirme la crédibilité budgétaire du pays aux yeux de ses voisins, dans un contexte où les bailleurs internationaux, notamment le FMI, attendent encore des clarifications sur les dettes non déclarées accumulées sous l’ancien régime.
Des instruments à court et moyen termes prisés
Les investisseurs ont majoritairement opté pour deux types d’instruments : les bons du Trésor à un an, pour un montant de 42,5 milliards FCFA à un taux de 7,25 %, et les obligations à trois ans, souscrites à hauteur de 34,5 milliards FCFA à 7,44 %. Ces taux, relativement élevés, reflètent à la fois la compétitivité de la demande mais aussi le coût plus important auquel l’État sénégalais doit désormais faire face pour accéder aux liquidités.
Ce choix de maturité montre une préférence marquée pour des horizons de placement à court et moyen termes, signe que les opérateurs économiques tablent sur une amélioration de la situation dans un futur proche, sans toutefois s’engager sur de très longues échéances.
Un répit budgétaire temporaire, des défis persistants
Cette bouffée d’oxygène financière ne masque cependant pas les défis structurels qui demeurent. Le recours fréquent au marché régional expose le Sénégal à une hausse progressive de sa charge de la dette domestique. Par ailleurs, l’absence de perspectives claires quant à la reprise du soutien du FMI pourrait à terme éroder la confiance des partenaires traditionnels.
Ce mouvement de levée de fonds reste toutefois vital dans l’attente d’une normalisation des relations avec les institutions internationales. En diversifiant ses sources de financement tout en consolidant sa crédibilité régionale, le gouvernement tente de maintenir le cap budgétaire, malgré les turbulences héritées du passé récent. Les prochaines semaines seront décisives pour évaluer la viabilité de cette stratégie de transition.