Alors que le Sénégal fait face à une crise de financement liée à la suspension des aides du FMI, le président Bassirou Diomaye Faye cherche à redéfinir les partenariats économiques du pays.
En s’ouvrant à la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures, le Sénégal a misé sur une nouvelle stratégie pour relancer ses projets et s’affranchir de la dépendance aux bailleurs traditionnels.
En effet, sa dette publique ayant atteint l’équivalent du PIB, le pays s’est retrouvé en quête urgente de financements alternatifs. Le gel des appuis du FMI, provoqué par la découverte d’emprunts dissimulés et d’irrégularités budgétaires, a fragilisé son économie.
Dans ce contexte, le Sénégal a saisi l’opportunité de se rapprocher de la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB), basée à Pékin, pour diversifier ses partenaires.
En visite officielle en Chine, le Premier ministre Ousmane Sonko a participé aux travaux de l’AIIB. Le Sénégal y est désormais pays prospectif, en attente d’adhésion.
Ainsi, le pays pourrait bientôt accéder à des financements importants pour ses projets dans le transport, l’énergie et la digitalisation.
L’AIIB, créée en 2016 pour concurrencer les bailleurs traditionnels, finance de plus en plus de projets hors d’Asie. Cette adhésion pourrait marquer un tournant, si les démarches avancent vite et que les projets remplissent les critères.
Pour Dakar, il s’agit de contourner l’impasse du gel des crédits du FMI. En conséquence, des chantiers gelés pourraient reprendre, faisant de la Banque asiatique un levier clé, notamment pour les zones rurales.
Ce rapprochement avec l’AIIB reflète une diplomatie économique volontariste menée par Ousmane Sonko. Lors de sa tournée en Chine, le Premier ministre a voulu repositionner le Sénégal comme un partenaire ambitieux et crédible sur la scène internationale, affirmant ainsi son indépendance vis-à-vis des bailleurs traditionnels.
Cependant, l’adhésion à ces institutions alternatives ne suffira pas à restaurer la confiance. Pour que ces nouveaux partenariats soient efficaces, le Sénégal devra garantir une gestion transparente des ressources et éviter les erreurs du passé. Le véritable défi est de démontrer une gouvernance capable de transformer les financements en bénéfices concrets pour la population.
Le Sénégal, sous la direction de Bassirou Diomaye Faye, a misé sur une diplomatie économique audacieuse pour tourner la page du FMI et attirer des financements alternatifs capable de rapporter des milliards de FCFA.