Sénégal : Bassirou Diomaye Faye fait un constat amer sur l’Afrique

Bassirou Diomaye Faye

Crédit Photo : Africaho

Bassirou Diomaye Faye a pointé du doigt un paradoxe troublant qui frappe le continent africain. Le président sénégalais s’est exprimé ce lundi 1er septembre 2025 à Diamniadio lors de l’ouverture du Forum africain des systèmes alimentaires. Ses mots résonnent comme un appel à l’action face à une situation qu’il juge préoccupante.

L’Afrique possède 60 % des terres cultivables de la planète. Pourtant, elle continue d’importer massivement des produits agricoles pour nourrir sa population.

Cette réalité interpelle Bassirou Diomaye Faye qui y voit une contradiction évidente. « Il y a quand même une contradiction. L’Afrique détient 60 % de terres arables, mais seules 64 % de ses terres sont exploitées », a-t-il déclaré selon l’Agence de Presse Sénégalaise.

Le chef de l’État sénégalais va plus loin dans son analyse. Il souligne que l’Afrique dispose de la main-d’œuvre nécessaire pour développer son agriculture. Malgré cela, le continent reste dépendant des importations alimentaires.

« Pourtant, nous continuons à importer des produits agricoles pour nous nourrir, alors que nous devrions nourrir le monde », a ajouté le président lors de cette rencontre internationale.

Cette situation trouve ses racines dans plusieurs facteurs selon Bassirou Diomaye Faye. Les jeunes Africains ne perçoivent pas l’agriculture comme un secteur rentable. Cette perception négative contribue directement aux faibles rendements agricoles du continent. Par conséquent, les terres restent sous-exploitées alors que les besoins alimentaires augmentent.

Le financement constitue un autre obstacle de taille. Les mécanismes financiers actuels ne répondent pas aux besoins des agriculteurs africains. Bassirou Diomaye Faye appelle les banques à faire davantage confiance aux jeunes entrepreneurs agricoles. Il estime que ces institutions doivent prendre les risques nécessaires pour soutenir le développement du secteur.

Le président propose une solution concrète pour faciliter l’accès au crédit. La terre pourrait servir de garantie pour les exploitants agricoles. Cette approche permettrait aux agriculteurs d’obtenir plus facilement des financements auprès des institutions bancaires. Ainsi, ils pourraient investir dans leurs exploitations et améliorer leur productivité.

Le gouvernement sénégalais travaille déjà sur cette question. Il envisage d’élaborer un projet de loi spécifique. Ce texte permettrait aux agriculteurs de jouir pleinement de la propriété de leurs terres. En retour, ils auraient un meilleur accès aux financements bancaires pour développer leurs activités.

Le Forum africain des systèmes alimentaires 2025 se déroule du 31 août au 5 septembre à Diamniadio. Cette 19e édition rassemble des dirigeants des secteurs public et privé, des chercheurs et des champions de la jeunesse. L’événement accueille près de 6 000 délégués venus de 80 pays différents selon les organisateurs.

Ce forum représente la plus grande rencontre mondiale dédiée à l’agriculture et aux systèmes alimentaires africains. Il réunit des législateurs, des agriculteurs et des représentants du secteur privé. Les femmes, les jeunes et les chercheurs participent également à ces discussions. L’AFSF existe depuis 2010 et se tient chaque année dans un pays africain différent.

L’édition 2025 se concentre sur l’innovation et la transformation des systèmes agroalimentaires. Les participants travaillent sur le renouvellement du Programme détaillé de développement de l’agriculture en Afrique. Ce programme couvre la période 2026-2035 et définit les orientations stratégiques du continent.

L’agriculture représente environ 15 % du PIB sénégalais, ce qui explique l’engagement personnel de Bassirou Diomaye Faye sur ces questions. Le Sénégal met en avant sa Stratégie nationale de sécurité alimentaire 2026-2035 pendant ce forum.

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