Au Sénégal, le nouveau président Bassirou Diomaye Faye se trouve confronté à un défi colossal : garantir l’accès universel à l’eau potable.
Un chantier titanesque qui nécessite une enveloppe de 1 627 milliards Francs CFA, soit environ 2,74 milliards de dollars, comme l’a annoncé le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement le 27 août 2024.
Cette somme astronomique illustre l’ampleur de la tâche qui attend le gouvernement Faye, mettant en lumière les disparités persistantes entre zones urbaines et rurales.
Si les centres urbains affichent un taux d’accès à l’eau potable de 98,8 %, les régions rurales accusent un retard significatif avec seulement, 91 % de couverture.
Le Sud-Est du pays, englobant Kolda, Kédougou, Sédhiou, Tambacounda et Ziguinchor, cristallise les inégalités les plus criantes.
Au-delà de l’accès quantitatif, la qualité de l’eau émerge comme un enjeu sanitaire majeur, particulièrement dans le bassin arachidier où la pollution menace la santé des populations.
Face à ces défis, le gouvernement Faye doit orchestrer une refonte du cadre réglementaire. La création d’une haute autorité de régulation de l’eau est envisagée, tandis que des concertations nationales sont prévues pour élaborer une stratégie holistique.
Cette approche participative vise à intégrer les voix de toutes les parties prenantes, des communautés locales aux experts du secteur.
L’ampleur du projet soulève inévitablement la question du financement. Si la Banque mondiale a déjà accordé 200 millions de dollars pour la première phase du Programme intégré de sécurité de l’eau et de l’assainissement au Sénégal (PISEA), combler le fossé financier restant représente un défi de taille pour l’administration Faye.
La capacité du gouvernement à mobiliser des ressources supplémentaires, tant nationales qu’internationales, sera déterminante pour la réussite de ce programme ambitieux.
Ce projet d’envergure nationale met en lumière les priorités du nouveau gouvernement et sa volonté de réduire les inégalités territoriales. Cependant, il soulève également des questions sur la gestion des ressources hydriques dans un contexte de changement climatique et de croissance démographique.
La réussite de ce programme ne se mesurera pas uniquement à l’aune des investissements réalisés, mais aussi à la pérennité des solutions mises en place et à leur impact réel sur la qualité de vie des Sénégalais.
Pour Bassirou Diomaye Faye, ce chantier représente à la fois un défi et une opportunité. Réussir à garantir l’accès universel à l’eau potable pourrait asseoir sa légitimité et concrétiser sa vision d’un Sénégal plus équitable. Mais les obstacles sont nombreux, et le chemin vers une gestion durable et inclusive des ressources en eau s’annonce long et semé d’embûches.