Sénégal : 44 milliards ; le pays de Bassirou Diomaye Faye réalise un exploit juste après la dissolution du parlement

Sénégal Bassirou Diomaye Faye

Crédit Photo : Africaho

Dans un contexte politique tendu, marqué par la récente dissolution de l’Assemblée nationale, le Sénégal vient de réaliser une performance économique remarquable sur le marché des titres publics de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA).

Le 13 septembre, le pays a réussi à mobiliser 44 milliards de francs CFA (environ 67 millions d’euros) auprès d’investisseurs régionaux, dépassant son objectif initial de 40 milliards.

Cette opération, menée via l’émission d’un Bon assimilable du Trésor (BAT) d’une maturité de 182 jours, a suscité un vif intérêt. Pas moins de 17 investisseurs ont participé, générant une demande totale de 64,41 milliards de francs CFA, soit un taux de couverture impressionnant de 161,03%.

Le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye a finalement choisi de retenir 44 milliards, démontrant ainsi la confiance des marchés envers l’économie sénégalaise.

Ce succès financier intervient au lendemain d’une décision politique majeure. Le 12 septembre, le président Faye annonçait la dissolution de l’Assemblée nationale, invoquant la nécessité de « demander au peuple souverain les moyens institutionnels » pour mettre en œuvre ses promesses de transformation.

Cette décision, bien qu’attendue, souligne les défis politiques auxquels le nouveau gouvernement est confronté, notamment l’absence de majorité parlementaire.

L’émission réussie de titres publics pourrait être interprétée comme un signe de résilience économique face à l’instabilité politique. Elle témoigne de la capacité du Sénégal à attirer des investissements, même dans un contexte de restructuration institutionnelle. Les fonds levés proviennent de cinq pays de l’UMOA, avec le Sénégal et le Togo en tête des contributeurs.

Cependant, cette performance économique ne doit pas occulter les enjeux politiques cruciaux qui attendent le pays. Les élections législatives anticipées, prévues pour le 17 novembre, seront déterminantes pour l’avenir du programme de réformes du président Faye.

Le parti au pouvoir, le Pastef, devra convaincre l’électorat de lui accorder une majorité parlementaire solide pour mettre en œuvre ses projets de loi.

Dans ce paysage politique en pleine recomposition, l’opposition, bien que fragilisée par sa défaite à la présidentielle, cherche à se réorganiser. L’ancien parti au pouvoir, Benno Bokk Yakaar, tente de se réinventer, tandis que de nouvelles formations émergent.

Ainsi, le Sénégal se trouve à un carrefour crucial. D’un côté, sa capacité à lever des fonds sur les marchés financiers régionaux démontre une certaine robustesse économique. De l’autre, l’instabilité politique et les défis institutionnels posent des questions sur la gouvernance future du pays.

Les prochaines semaines seront décisives pour déterminer si le Sénégal peut maintenir cette dynamique économique positive tout en naviguant dans des eaux politiques agitées.