La sécurité a été renforcée vendredi dans la capitale guinéenne Conakry après un appel à manifester de l’opposition contre le référendum constitutionnel du 21 septembre convoqué par la junte au pouvoir, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Les principaux partis d’opposition et organisations de la société civile de ce pays ouest-africain ont appelé à des manifestations à partir de vendredi pour dénoncer la volonté selon eux du chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, de confisquer le pouvoir.
Le référendum sur une nouvelle Constitution est censé ouvrir la voie à un retour à l’ordre constitutionnel. La campagne a démarré le 31 août.
La junte interdit toute manifestation depuis 2022, et a fait arrêter, engagé des poursuites ou poussé à l’exil plusieurs dirigeants de l’opposition.
Vendredi, dans la ville de Conakry et sa banlieue sous une forte pluie, des véhicules de police et de gendarmerie étaient positionnés à des carrefours, artères et marchés, selon des journalistes de l’AFP.
Un dispositif en place dans des fiefs de l’opposition dans la banlieue.
Des policiers armés de fusils d’assaut ont été déployés à différents endroits présentés comme stratégiques et un véhicule blindé, muni d’un canon à eau, stationné sur une artère d’habitude très fréquentée.
Les protestataires n’étaient pas encore sortis à la mi-journée dans les quartiers où les appels à manifester sont de moins en moins suivis par crainte de la répression des forces de l’ordre.
L’opposition et la société civile dénoncent le référendum convoqué par le général Doumbouya, arrivé au pouvoir en septembre 2021 après avoir renversé le président civil Alpha Condé alors au pouvoir depuis plus de 10 ans.
Le projet de Constitution, rendu public fin juin, ne dit pas de manière explicite si le général Doumbouya pourra ou non se présenter à une prochaine présidentielle.
La « charte de transition » établie par la junte après le coup d’Etat imposait qu’aucun membre de la junte, du gouvernement ou responsable des institutions de transition ne se présente aux élections. Or, la nouvelle Constitution pourrait faire sauter ce verrou.
Avec AFP