Une olympienne ougandaise est en soins intensifs dans un hôpital kenyan après avoir été aspergée d’essence et incendiée par son partenaire, ont annoncé ce mardi 3 septembre 2024 les autorités, le dernier incident horrible de violence sexiste dans ce pays d’Afrique de l’Est.
La coureuse de fond Rebecca Cheptegei, 33 ans, a été agressée après que son partenaire kenyan Dickson Ndiema Marangach se serait faufilé dans sa maison à Endebess, dans le comté occidental de Trans-Nzoia, vers 14 heures dimanche 1 septembre, alors qu’elle et ses enfants étaient à l’église, a indiqué la police.
« Dickson, qui s’était procuré de l’essence, a commencé à en verser sur Rebecca avant de l’incendier », a indiqué un rapport de police lundi soir, ajoutant qu’il avait également été blessé par les flammes.
La police a indiqué que des voisins avaient secouru le couple et les avaient emmenés à l’hôpital de référence du comté de Kitale, où ils ont été admis avec de « multiples brûlures ».
Ils ont été transférés à l’hôpital universitaire Moi (MTRH), où Cheptegei a été admise aux soins intensifs lundi.
« Son état semble grave, avec des brûlures au visage et des bandages », a déclaré à l’AFP un membre du personnel du MTRH, qui a requis l’anonymat car il n’était pas autorisé à parler aux médias.
Le rapport de police ne mentionne pas si les enfants de Cheptegei ont été blessés dans l’attaque.
L’athlète ougandaise et Marangach étaient un couple qui « avait constamment des querelles familiales », selon le rapport de police.
Les médias locaux ont déclaré que l’athlète avait subi des brûlures sur plus de 75 % de son corps et que ses parents étaient venus d’Ouganda pour lui rendre visite.
Ils ont déclaré que leur fille avait acheté un terrain et construit une maison dans la région de Trans-Nzoia qui se trouve à la frontière avec l’Ouganda, selon les médias locaux.
Cheptegei s’est classée 44e au marathon des Jeux olympiques de Paris.
La Fédération ougandaise d’athlétisme a exprimé ses regrets pour l’incident, déclarant que Cheptegei avait « subi de graves blessures ».
« Cela fait suite à un incident impliquant son petit ami kenyan qui lui a versé de l’essence et mis le feu », a-t-elle déclaré dans un communiqué sur X (ex-Twitter).
Violences basées sur le genre
Un rapport du Bureau national des statistiques du Kenya publié en janvier 2023 a révélé que 34 % des femmes au Kenya ont subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans.
Il a déclaré que les femmes qui avaient « été mariées sont beaucoup plus susceptibles d’avoir subi des violences », notant que 41 % de ces femmes ont signalé des incidents contre 20 % des femmes célibataires.
L’agression de Cheptegei survient deux ans après que l’athlète d’origine kenyane Damaris Mutua a été retrouvée morte à Iten, un centre de course à pied de renommée mondiale dans la vallée du Rift, à l’ouest du pays.
Sa mort fait suite au meurtre de la coureuse de 25 ans Agnes Tirop, qui a battu des records et a été retrouvée poignardée à mort à son domicile à Iten en 2021.
Le mari de Tirop, Emmanuel Ibrahim Rotich, dont elle est séparée, a été jugé pour son meurtre en 2023. Il a nié les accusations. Son procès est en cours.
© AVEC AFP