Aux Etats-Unis, les autorités sanitaires se penchent ce jeudi 17 juillet 2025 sur les traitements hormonaux contre les effets de la ménopause, dont elles pourraient encourager l’utilisation, pourtant débattue depuis des années en raison de risques accrus de développer un cancer du sein.
Synonyme au plan médical de fin de l’activité ovarienne et de l’arrêt des cycles menstruels, la ménopause a des conséquences sur la santé des femmes et peut provoquer des symptômes très inconfortables: bouffées de chaleur, troubles du sommeil, sécheresse vaginale, etc.
Les traitements hormonaux « ont, depuis des décennies, aidé les femmes à soulager les symptômes de la ménopause », a déclaré dans une vidéo Marty Makary, le patron de l’agence américaine du médicament (FDA), estimant que les risques liés ont été surestimés.
Il a rassemblé jeudi un panel d’experts externes à son agence dans le but de réexaminer les risques liés à ces traitements hormonaux de la ménopause.
Marty Makary défend depuis longtemps leur prescription. Il estime même dans sa vidéo que ces traitements peuvent permettre de réduire le déclin cognitif, le risque de développer la maladie d’Alzheimer, peut prévenir l’ostéoporose ou les maladies cardiovasculaires.
Au moment de la ménopause, les ovaires cessent progressivement de fonctionner, entraînant notamment une chute des niveaux d’oestrogène. Ces bouleversements peuvent provoquer des symptômes très inconfortables, que les traitements hormonaux substitutifs permettent de soulager.
Mais, en 2002, une étude américaine a jeté le trouble en montrant que les traitements hormonaux entraînaient une augmentation du risque de cancer du sein, et leur prescription a nettement chuté.
La question divise la communauté médiale.
La notice de la FDA sur ces traitements liste des risques accrus du cancer de l’endomètre et du sein, ainsi que de caillots sanguins.
Un éditorial publié cette semaine par le journal American Family Physician conclut à des bénéfices limités et des risques importants. « La ménopause est une expérience positive pour nombre de femmes et ne doit pas être médicalisée », écrivent les auteurs.
Nombre des experts appelés jeudi à réfléchir à la question ont des liens avec des laboratoires qui vendent ces traitements ou font partie d’un collectif, financé par des entreprises pharmaceutiques, qui défend un changement dans leur notice.
© Avec l’Agence France-Presse