Santé : le Kenya décroche le premier accord africain de l’administration Trump

Le Kenya et les États-Unis ont signé un accord-cadre stratégique de coopération dans le domaine de la santé qui prévoit un investissement américain de 208 milliards de shillings kenyans, soit 1,6 milliard de dollars, sur cinq ans.

Il s’agit du premier accord de ce type conclu entre l’administration Donald Trump et un pays africain, ce qui témoigne de l’importance croissante du Kenya dans le développement de systèmes de santé modernes et autonomes sur le continent.

Ce nouveau cadre place Nairobi au cœur des décisions, en privilégiant des structures sanitaires nationales durables, responsables et entièrement dirigées par le gouvernement.

Il s’inscrit dans les priorités du pays, notamment Vision 2030, la couverture sanitaire universelle et le programme de transformation ascendante.

Contrairement aux anciens modèles essentiellement financés par des donateurs, cet accord adopte une approche de coopération directe entre gouvernements, axée sur la résilience et l’indépendance à long terme.

Musalia Mudavadi, Premier secrétaire du Cabinet et ministre des Affaires étrangères du Kenya, a signé le mécanisme de financement aux côtés du secrétaire d’État américain Rubio.

Le dispositif s’aligne sur la stratégie America First Global Health Strategy publiée en 2025, qui met l’accent sur l’efficacité, la réduction de la dépendance extérieure et la consolidation d’accords bilatéraux servant les intérêts des deux pays.

Grâce à ce partenariat, les États-Unis soutiendront directement plusieurs institutions clés du Kenya, dont l’Autorité sanitaire sociale, l’Autorité sanitaire numérique et la KEMSA.

L’objectif est de renforcer la transparence, la durabilité et l’appropriation nationale des services de santé.

L’accord prévoit également l’intégration dans la fonction publique de 515 professionnels de laboratoire et de plus de 13 000 travailleurs de la santé d’ici 2028.

Un plan de cofinancement conjoint couvrira les laboratoires, la surveillance sanitaire, le renforcement des effectifs et l’accès aux produits médicaux essentiels.

Le Kenya prendra progressivement en charge l’achat et la distribution de ces produits via la KEMSA d’ici fin 2026, marquant une transition vers une autonomie totale.

Les engagements américains sont conditionnés à une hausse progressive des budgets kenyans consacrés à la santé.

Le Kenya prévoit d’allouer 10 milliards de shillings en 2026/27, 20 milliards en 2027/28, 35 milliards en 2028/29 et 50 milliards en 2029/30.

À l’horizon 2031, le pays financera entièrement les produits de santé et les ressources humaines que les États-Unis prennent encore en charge aujourd’hui, pour un montant estimé à 18 milliards de shillings.

Cet accord historique marque une avancée majeure pour le Kenya, qui consolide sa souveraineté sanitaire, renforce son alignement sur les priorités nationales et améliore ses capacités en matière de main-d’œuvre, de chaîne d’approvisionnement et de systèmes de laboratoire.

Il s’agit d’une étape déterminante vers un système de santé national robuste, dirigé localement et capable de répondre durablement aux besoins de la population.

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