Moscou a promis le mercredi 12 juin 2024, de répondre aux dernières sanctions « agressives » adoptées par les États-Unis et visant à freiner les capacités russes en Ukraine, mettant aussi la pression sur les institutions financières traitant avec l’économie russe, à la veille d’un sommet du G7 en Italie.
« La Russie, comme toujours dans de tels cas, ne laissera pas les actions agressives des États-Unis sans réponse », a affirmé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, citée par l’agence de presse d’Etat TASS.
Quelques heures plus tard, La bourse de Moscou a suspendu les transactions en euros et en dollars après les nouvelles sanctions américaines la visant, une mesure susceptible d’inquiéter une partie de la population en période d’incertitude économique.
– Le yuan roi de la Bourse-
Iaroslav, étudiant de 18 ans, se félicite pour sa part que fonctionne la « substitution des importations », stratégie du Kremlin visant à remplacer les produits occidentaux par des ersatz, chinois ou russes notamment.
« Etant donné que nous sommes visés par des sanctions et qu’il n’y a pas de voyages à l’étranger, nous n’avons besoin ni de dollars ni d’euros », abonde Egor Danilov, 36 ans, ingénieur.
La Banque centrale s’est voulue rassurante, soulignant que « les entreprises et les particuliers peuvent continuer à acheter et à vendre des dollars américains et des euros par l’intermédiaire des banques russes ».
« Tous les fonds détenus sur des comptes en dollars américains restent en sécurité », a-t-elle assuré.
De nombreuses entreprises et banques russes ont, elles, réduit leur dépendance à l’égard des devises occidentales ces deux dernières années, le yuan chinois représentant désormais la majorité des transactions en devises étrangères à la bourse de Moscou.
Les banques russes affichaient jeudi matin des écarts compris entre 3 et 10 roubles entre le prix auquel elles proposent d’acheter et de vendre des devises.
Dans un mouvement de panique apparent après l’annonce des sanctions américaines mercredi, quelques-unes avaient momentanément augmenté leurs taux de change jusqu’à 200 roubles pour un dollar, contre les 89 roubles fixés par la banque centrale avant l’annonce.
Selon une note de l’économiste Anton Tabakh, la Russie s’était « bien préparée » à cette éventualité, les effets immédiats sont donc « assez légers ».
« Mais il y aura de nouveaux coûts, une nouvelle volatilité, et tout cela se reflétera dans les prix et dans les politiques des exportateurs et des importateurs, et en fin de compte probablement dans l’inflation » déjà élevée, indique-t-il.
« Franchement, il n’y a rien de terrible ou de nouveau, il faut juste s’habituer à cette nouvelle réalité », a assuré de son côté l’économiste Alexandre Timofeïev à l’antenne de la radio russe BFM.
Moscou a promis de répondre aux sanctions américaines, mais n’a pas précisé sous quelle forme.
Avec AFP
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