La justice russe a confirmé mardi le placement en hôpital psychiatrique d’un étudiant jugé pour avoir diffusé de « fausses informations » sur l’armée russe avant que ces poursuites ne soient abandonnées, a rapporté le média d’opposition SOTA.
« La Cour de la région de Moscou a approuvé la décision d’envoyer Maxime Lypkan dans un hôpital psychiatrique pour un traitement obligatoire« , confirmant ainsi une précédente décision, a dit SOTA sur les réseaux sociaux.
Le cas de Maxime Lypkan avait beaucoup fait parler en Russie il y a quelques mois, cet étudiant ayant été à l’époque, à 18 ans, le plus jeune Russe accusé d’avoir diffusé de « fausses informations » sur l’armée russe, sur sa chaîne Telegram et sur YouTube.
Son procès s’était ouvert en novembre 2023 dans la banlieue de la capitale russe mais la première audience s’était déroulée à huis clos et en l’absence de l’accusé, déjà interné en psychiatrie, à la demande de la justice.
« Selon une expertise (médicale judiciaire), (M. Lypkan) a été reconnu en partie irresponsable de ses actes« , avait alors précisé à l’AFP son avocat, Alan Katchmazov.
En février 2024, le tribunal qui jugeait M. Lypkan avait annoncé l’abandon des poursuites pénales engagées contre lui.
Militant contre l’assaut russe en Ukraine, Maxime Lypkan venait de finir son cursus scolaire et devait étudier le droit à l’université pour devenir avocat.
Il prévoyait avant son arrestation d’organiser une action de protestation pour le premier anniversaire de l’offensive russe en Ukraine, le 24 février, qui devait s’intituler « Une année d’enfer » mais les autorités de Moscou avaient interdit ce rassemblement. Maxime Lypkan avait alors porté plainte en justice contre la mairie de la capitale, mais avait perdu le procès.
« J’ai été tellement choqué par les victimes au sein du peuple ukrainien à Kharkiv, Boutcha et dans d’autres villes ukrainiennes que j’ai décidé de protester activement« , expliquait-il alors dans un entretien avec Radio Free Europe, un média financé par le Congrès américain.
À l’époque de l’URSS, de nombreux dissidents ont été internés en asile psychiatrique pour les punir de leur militantisme. De nombreux opposants actuels craignent que cette pratique ne soit réinstaurée par le pouvoir.
Avec AFP
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