La police britannique va avoir davantage de pouvoir pour imposer des restrictions à certaines manifestations, a annoncé ce dimanche 05 octobre 2025, le gouvernement, mentionnant en particulier des rassemblements propalestiniens qui suscitent « des craintes importantes » au sein de la communauté juive.
Cette annonce intervient trois jours après l’attaque devant une synagogue à Manchester (nord de l’Angleterre), dans laquelle deux personnes ont été tuées et trois grièvement blessées.
Le gouvernement et la police ont ensuite appelé à reporter ou annuler, en solidarité avec la communauté juive, des manifestations propalestiniennes prévues pour ce week-end.
Leur maintien a été qualifié de « déshonorant » par la ministre de l’Intérieur Shabana Mahmood.
Samedi, un millier de personnes ont manifesté en soutien au groupe Palestine Action, classé « terroriste » par le gouvernement. Parmi elles se trouvaient de nombreux retraités, des étudiants, un prêtre, etc.
Depuis l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 qui a entraîné la guerre dans la bande de Gaza, des manifestations propalestiniennes ont régulièrement lieu à Londres et dans d’autres villes du Royaume-Uni.
« Des manifestations de grande ampleur et répétées peuvent laisser certaines parties de notre pays, en particulier des communautés religieuses, se sentir en insécurité », a déclaré la ministre de l’Intérieur, citée dans un communiqué. Elle a mis en avant les « craintes importantes » au sein de la communauté juive.
Les « renforcements de la législation » annoncés dimanche permettent, selon Shabana Mahmood, de « protéger le droit de manifester tout en veillant à ce que chacun se sente en sécurité dans ce pays ».
Ils permettent à la police d’imposer des « conditions » et des « restrictions » aux manifestations.
Celle-ci pourra notamment en « limiter la durée ».
« Si une manifestation a lieu au même endroit pendant plusieurs semaines consécutives et provoque des troubles répétés, la police aura le pouvoir, par exemple, d’ordonner à ses organisateurs de la tenir ailleurs », est-il écrit dans le communiqué du Home Office.
Ces annonces constituent « un nouvel affront extraordinaire à notre démocratie », a réagi Defend our Juries, qui organise les rassemblements en soutien à Palestine Action.
Ses responsables ont promis d’« intensifier » leur mobilisation en amont du recours juridique portant sur l’interdiction du groupe, qui doit être examiné fin novembre par la Haute Cour.
Environ 2.000 partisans de Palestine Action (dont 488 samedi) ont été arrêtés « pour avoir soutenu une organisation interdite » en juillet à la suite d’actes de vandalisme, notamment sur une base de l’armée de l’air.
Avec AFP