La justice britannique a annulé ce vendredi 13 septembre 2024, une autorisation donnée par le précédent gouvernement conservateur au projet contesté de développer à Whitehaven, au nord-ouest de l’Angleterre, la première mine de charbon en 30 ans au Royaume-Uni.
« L’hypothèse selon laquelle la mine proposée n’entraînerait pas d’augmentation nette des émissions de gaz à effet de serre (…) est juridiquement erronée« , a conclu le juge de la Haute Cour dans sa décision.
Le nouveau gouvernement travailliste avait renoncé à soutenir le projet devant la justice lors d’une audience qui s’est tenue en juillet, reconnaissant « qu’il y a eu une erreur de droit dans la décision d’accorder le permis pour la mine de charbon de Whitehaven ».
Ce projet de mine souterraine de charbon métallurgique dans le comté de Cumbrie avait reçu l’aval d’un précédent gouvernement conservateur fin 2022. Il avait été contesté immédiatement dans deux plaintes, dont une de l’ONG écologiste Friends of the Earth.
Le parti travailliste, qui a remporté largement en juillet les élections législatives au Royaume-Uni après 14 années de gouvernements conservateurs, avait indiqué pendant la campagne qu’il « n’accordera(it) pas de nouvelles licences de charbon ».
Le jugement de vendredi s’inscrit aussi dans la foulée d’une décision de la Cour suprême britannique en juin qui a jugé illégal un permis de forage à Horse Hill (sud de l’Angleterre) car celui-ci ne tenait pas compte des émissions générées par l’utilisation du pétrole extrait.
Le gouvernement conservateur, qui avait autorisé la mine, avait fait valoir que le charbon produit serait utilisé pour la production d’acier au Royaume-Uni et en Europe et non pour la production d’électricité, et qu’il viendrait se substituer à du charbon qui devrait autrement être importé.
Après un premier revers des ONG l’an dernier devant la justice, la décision de vendredi est « une immense victoire pour l’environnement et pour tous ceux qui se sont battus contre cette mine de charbon nuisible au climat », a salué l’avocat de Friends of the Earth Niall Toru dans un communiqué.
Le gouvernement va devoir désormais reconsidérer l’autorisation accordée par ses prédécesseurs. Un processus qui « ne peut aboutir qu’à une seule conclusion: rejeter une fois pour toutes cette mine« , a poursuivi l’avocat.
Le gouvernement travailliste britannique avait par ailleurs annoncé en août qu’il ne défendrait plus en justice le développement du champ pétrolier et gazier controversé de Rosebank, en mer du Nord, lui aussi approuvé par le précédent exécutif conservateur.
Avec AFP