Des personnalités de l’Église anglicane d’Angleterre ont dénoncé l’organisation, par le militant d’extrême droite Tommy Robinson, de « chants de Noël » le samedi 13 décembre 2025 dans le centre de Londres, l’accusant d’instrumentaliser le christianisme à des fins politiques.
Stephen Yaxley-Lennon, de son vrai nom, activiste anti-immigration et anti-musulman de 43 ans, a appelé ses partisans à se réunir dès 13H00, heure locale et GMT, dans le centre de la capitale britannique pour « des chants de Noël » en plein air.
Sur son compte X, qui compte plus de 1,8 million d’abonnés, il a qualifié ce rendez-vous de moment pour se « réapproprier et célébrer nos traditions, notre culture et notre identité chrétienne », et non d’une « manifestation politique ».
Il y a quelques mois, il annonçait avoir trouvé la foi chrétienne en prison.
Vendredi, dans un texte publié sur le site internet du journal The Independent, l’évêque de Manchester, David Walker, a dénoncé un événement qui, selon lui, n’est autre qu’une « politisation de Noël ».
Même tonalité pour les évêques du diocèse anglican de Southwark (sud de Londres et Surrey) qui ont fait part, mercredi dans un communiqué, de leur « profonde préoccupation ».
« Toute récupération ou corruption de la foi chrétienne dans le but d’exclure autrui est inacceptable, et nous sommes profondément préoccupés par l’utilisation de symboles et de discours chrétiens pour justifier apparemment le racisme et les discours anti-migrants », écrivent-ils.
Une contre-manifestation organisée par le groupe Stand Up To Racism doit également se dérouler samedi dans le centre de Londres.
Tommy Robinson, qui se décrit comme journaliste, a organisé l’un des plus grands rassemblements de l’extrême droite à Londres en septembre dernier, avec plus de 150.000 participants.
À cette occasion, il avait rendu hommage à l’influenceur ultra-conservateur Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre dans l’Utah. Ce chrétien nationaliste était le cofondateur de l’organisation de mobilisation de la jeunesse Turning Point USA.
M. Robinson a été condamné à plusieurs reprises, notamment pour troubles à l’ordre public. Il a été emprisonné en 2018 pour outrage au tribunal, puis en 2024 pour avoir répété des propos diffamatoires sur un réfugié.
© AFP