Des centaines de migrants et militants des droits de l’homme ont manifesté ce samedi 18 octobre 2025 à Rome contre l’accord migratoire de 2017 entre l’Italie et la Libye, au lendemain d’un nouveau naufrage en Méditerranée dans lequel ont disparu une vingtaine de personnes.
Mais l’accord, signé en 2017, fait l’objet de critiques grandissantes après plusieurs enquêtes ayant montré que les centres de détention financés par l’UE en Libye étaient gérés par des trafiquants d’êtres humains.
Cet accord doit être renouvelé le mois prochain.
Irene Dea, 46 ans, originaire de Côte d’Ivoire, a raconté à l’AFP avoir essayé de rejoindre l’Europe trois fois en bateau. La première fois, 12 personnes qui étaient avec elle sont mortes dans le naufrage de leur embarcation.
Après que les forces libyennes ont intercepté son bateau, elle a passé six mois dans le centre de détention d’Az-Zawiyah, à l’ouest de Tripoli.
« J’ai vu de mes propres yeux des femmes être violées », a-t-elle dit. « On ne mangeait pas, c’était une angoisse totale. »
Vendredi, les garde-côtes italiens ont annoncé rechercher les survivants d’un bateau naufragé transportant environ 30 personnes, à environ 50 miles au sud-est de l’île de Lampedusa. Une dizaine d’entre eux ont été secourus. L’association caritative Alarm Phone a dit « craindre environ 20 morts ».
Selon des ONG, les garde-côtes libyens tirent de plus en plus souvent sur les bateaux transportant des migrants qui tentent de rejoindre l’Europe.
Des migrants secourus lundi par les garde-côtes italiens ont affirmé avoir été victimes d’une « attaque armée » dans les eaux territoriales maltaises, après qu’une ONG a dénoncé la veille des « tirs » de garde-côtes libyens dans la même zone.
Entre le 1er janvier et le 13 septembre, 456 personnes ont perdu la vie et 420 ont été portées disparues le long de la route maritime du centre de la Méditerranée, la plus dangereuse du monde pour les migrants, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
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