En Afrique de l’Ouest, le riz est la seconde céréale la plus consommée après le maïs. Dans la région, plusieurs pays cherchent à augmenter la production afin de limiter leur dépendance vis-à-vis du marché international.
Dans la bataille de l’autosuffisance en riz entre la Côte d’Ivoire, Nigéria et Sénégal, la Côte d’Ivoire dame le pion à ses voisins.
Le pays annonce une augmentation significative de la production de riz qui est déjà passée de 900 000 tonnes entre 2010-2015 à 1,3 million de tonnes en 2023 puis à 1,55 million de tonnes en 2024 avec des investissements effectués dans les semences améliorées à haut rendement et les aménagements hydroagricoles.
« C’est un devoir pour nous, nous en avons les moyens et les hommes. Et Alassane Ouattara nous a donné des instructions fermes de produire pour les Ivoiriens et, si possible, de faire en sorte que l’excédent de production soit exporté […] », a indiqué Kobenan Kouassi Adjoumani , ministre ivoirien de l’Agriculture et du Développement rural.
En Côte d’Ivoire, la consommation du riz par habitant a bondi de 20 % sur la dernière décennie
Malgré ces progrès, la route vers l’autosuffisance reste semée d’embûches. Dans le pays, en effet, la consommation par habitant a bondi de 20 % sur la dernière décennie atteignant actuellement les 84 kg par an selon les données du Département américain de l’agriculture (USDA).
D’après les autorités, il faudrait 2,1 millions de tonnes pour parvenir à l’autosuffisance, les données de l’USDA soulignent qu’en réalité le pays consomme en moyenne près de 2,5 millions de tonnes de riz alors que la FAO évalue ce volume à 2,8 millions de tonnes.
En 2023/2024, le pays était le second importateur de riz d’Afrique derrière le Nigeria avec 1,6 million de tonnes de riz blanchi principalement depuis l’Inde, le Vietnam, le Pakistan ou encore la Thaïlande.
En 2023, la valeur des achats de la céréale s’est établie à plus de 722 millions $, selon les données compilées sur la plateforme Trade Map.
Dans un tel contexte, plusieurs observateurs soulignent que la production actuelle devra augmenter de près de 55 %, d’ici 2026, pour que la filière locale puisse parvenir à satisfaire la consommation.
D’un point de vue plus global, les déclarations de M. Adjoumani s’inscrivent dans un contexte où l’exécutif a annoncé en juillet dernier, une nouvelle « Stratégie de développement de la filière riz (SNDR 2) » d’un coût global de 1,3 milliard $ entre 2024 et 2030.
La première phase, d’un coût de 546 millions $ s’étendra de 2024 à 2027, tandis que la seconde, d’un coût de 770,7 millions $, couvrira la période 2028-2030.
Cette feuille de route visait une production de 3,2 millions de tonnes de riz blanchi à l’horizon 2030, à travers l’accroissement des surfaces rizicoles exploitées, la gestion de l’eau et l’amélioration des rendements.