Retrait du Niger, du Burkina Faso et du Mali de la CEDEAO : la banque de l’organisation dans une mauvaise passe

Niger, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO

Crédit Photo : BIDC-EBID

La décision du Niger, dernier après le Burkina et le Mali pour la notification, de quitter la CEDEAO, pose question quant à l’avenir de la Banque d’investissement et de développement (BIDC) de l’organisation régionale.

Le Mali et le Burkina Faso avaient précédé le Niger dans cette démarche de divorce avec la CEDEAO. Désormais réunis au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), ces trois pays contribuaient significativement au capital de la BIDC.

Le Burkina Faso détenait 2,48% des parts, le Niger 2,1% et le Mali 1,81%. La banque avait par ailleurs engagé près de 300 millions d’euros dans des projets burkinabè et 180 millions d’euros dans des programmes maliens.

L’impact du retrait du Burkina Faso, du Niger et du Mali de la CEDEAO pour sa banque

« Les opérations ne continueront plus dans ces pays. La question est comment gérer le stock existant de prêts », s’interroge une source au sein de l’institution financière nous dévoile Jeune Afrique.

Des négociations s’annoncent complexes autour du calcul des droits de chaque État et des modalités de remboursement des prêts en cours.

Ce retrait soudain en dehors du cadre légal d’un an pose également la question du devenir des ressortissants nigériens, maliens et burkinabè employés au sein des organes de la CEDEAO et de la BIDC.  Au total, ce sont des centaines d’emplois qui sont menacés.

Par exemple, le Burkina Faso fournit le deuxième plus gros contingent de personnels à la CEDEAO derrière le Nigeria.

Dans ce contexte, la sortie de l’espace communautaire se traduira aussi par la fin de la libre circulation des biens et des personnes, ce qui impactera directement les échanges commerciaux.

Malgré ces turbulences, la BIDC avait réalisé des performances satisfaisantes ces dernières années, en lien avec sa stratégie 2025.

Son capital autorisé avait été porté à 2,5 milliards d’unités de compte et l’institution avait mobilisé près de 500 millions de dollars pour le financement de projets.

La banque devra désormais composer avec le départ de trois contributeurs importants et accélérer la diversification de ses activités pour combler le manque à gagner.

Surtout, elle cherchera à éviter une contagion de cette défiance envers la CEDEAO chez d’autres États membres, au risque de mettre en péril son action au service du développement de la région.

Restez à jour en vous abonnant à notre chaine WhatsApp et notre canal Telegram.