Dans un discours empreint de diplomatie et de sagesse, le Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a lancé un appel vibrant à la réconciliation au sein de la CEDEAO, lors du sommet de l’organisation tenu ce 7 juillet 2024 après celui de l’AES.
Ses paroles, pesées et mesurées, résonnent d’ailleurs comme un écho aux préoccupations des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), tout en esquissant une voie médiane dans la crise qui secoue l’institution ouest-africaine.
Avec une lucidité rare, Faye a mis le doigt sur la plaie béante des sanctions communautaires, qualifiées d’« extrêmes ». Il a souligné l’effet pervers de ces mesures qui, loin de ramener les brebis égarées au bercail, renforcent « malheureusement l’idée d’une institution qui punit ses populations au lieu d’être à leur service ».
Cette analyse, sans concession, mais constructive, devrait trouver un écho favorable auprès des dirigeants du Burkina Faso, du Mali et du Niger.
Le leader sénégalais n’a pas hésité à bousculer les lignes, appelant la CEDEAO à se défaire des « clichés et stéréotypes » qui la dépeignent comme une marionnette aux mains de puissances extérieures, comme le répètent les dirigeants de l’AES.
Cette posture courageuse, qui rompt avec la langue de bois diplomatique, pourrait bien être le catalyseur d’un dialogue renouvelé avec les nations de l’AES.
Le président Bassirou Diomaye Faye a également souligné l’impératif de prévenir le « pire des scénarios » : le retrait définitif des trois États sahéliens.
En évoquant la « grande blessure au panafricanisme » que constituerait une telle rupture, il a habilement replacé le débat dans une perspective historique et idéologique chère aux pays de l’AES.
La désignation de Faye comme facilitateur, aux côtés de son homologue togolais Faure Gnassingbé, témoigne de la pertinence de son approche.
Cette nomination pourrait bien être la clé pour dénouer l’impasse actuelle, offrant une lueur d’espoir dans la quête d’une CEDEAO unie et solidaire.