Retrait de l’AES de la CEDEAO : « Il faut cesser de regarder dans le rétroviseur » ; cette nouvelle sortie du gouvernement malien clôt le débat

AES programme scolaire

Crédits photo : X / Compte officiel du Colonel Assimi Goïta

Dans une déclaration qui résonne comme un coup de tonnerre, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, vient de mettre un terme au feuilleton du retrait de l’Alliance des États du Sahel (AES) de la CEDEAO.

« Nos chefs d’État ont clairement indiqué que le retrait des trois pays de la CEDEAO était irréversible. Il faut arrêter de regarder dans le rétroviseur », a-t-il asséné, balayant d’un revers de main les espoirs de réconciliation nourris par certains acteurs régionaux.

Cette sortie musclée intervient dans un contexte de tensions croissantes entre l’AES – composée du Burkina Faso, du Mali et du Niger – et l’organisation ouest-africaine.

Elle fait suite au sommet de l’Alliance tenu le 6 juillet à Niamey, où la décision de quitter la CEDEAO a été réaffirmée avec force.

Le retrait de l’AES de la CEDEAO définitif, mais une coopération néanmoins possible

Cependant, dans un exercice d’équilibriste diplomatique, Diop a tenu à préciser que « le Mali reste ouvert à la coopération avec la CEDEAO », laissant entrevoir la possibilité d’une relation à géométrie variable entre les frondeurs sahéliens et leurs anciens partenaires.

Cette nuance semble répondre aux inquiétudes concernant la libre circulation des personnes, Diop s’opposant fermement à l’introduction de visas pour les citoyens des pays de l’AES se rendant dans l’espace CEDEAO.

Cette prise de position tranchée intervient alors même que la CEDEAO, dans une ultime tentative de conciliation, avait mandaté les présidents du Sénégal et du Togo pour renouer le dialogue avec les dirigeants de l’AES.

Une démarche qui semble aujourd’hui vouée à l’échec face à la détermination affichée par le trio sahélien.

L’AES, née le 16 septembre 2023 comme un pacte de défense collective, s’affirme désormais comme une alternative crédible à la CEDEAO, accusée d’être « sous l’influence de puissances étrangères » et de représenter « une menace pour les États membres et leurs peuples ».

Cette rupture, annoncée le 28 janvier 2024, marque un tournant majeur dans la reconfiguration géopolitique de l’Afrique de l’Ouest, dont les conséquences restent encore à mesurer.