Le ministre nigérian des Affaires étrangères a déploré ce mercredi 18 juin 2025 une éventuelle extension imminente de l’interdiction d’entrer aux Etats-Unis à d’autres pays, estimant qu’elle entraverait la conclusion d’accords commerciaux avec l’Afrique de l’Ouest, en particulier dans le domaine des terres rares et de l’énergie.
Washington envisage d’étendre son interdiction de voyager à 36 pays supplémentaires, ce qui constituerait une extension potentielle spectaculaire des restrictions d’entrée à près de 1,5 milliard de personnes, selon une personne ayant pris connaissance d’un mémo sur ce projet.
Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, figure sur la liste des pays potentiellement visés.
Deux pays d’Afrique de l’Ouest, le Togo et la Sierra Leone, sont déjà sur la liste imposée par le président Donald Trump, qui comprend pour l’instant douze pays.
« Nous aimerions conclure des accords avec les Etats-Unis, mais les restrictions en matière de visas sont des barrières non tarifaires aux accords », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, à ses collègues de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), réunis dans la capitale nigériane, Abuja.
La « récente décision apparente du gouvernement des Etats-Unis d’inclure tous les pays de la Cedeao dans ses restrictions de visa » serait « très malheureuse si elle se concrétisait, parce que nous sommes une région d’opportunités prête à faire des affaires », a-t-il déclaré, ajoutant : « Nous possédons des minéraux essentiels et même des terres rares. »
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