Report sine die de la présidentielle au Sénégal : l’AES attend que Macky Sall soit sanctionné par la CEDEAO

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Crédit Photo : DW / © Francis Kokoroko/REUTERS; ORTN - Télé Sahel/AFP/Getty; Mikhail Metzel/TASS/picture alliance

Au Sénégal, alors que les citoyens s’apprêtaient à aller aux urnes, le président Macky Sall annonce un report du scrutin. Un report qui a entraîné une crise politique et de vifs heurts au Sénégal.

C’est à la faveur d’un discours à la nation ce samedi 03 février 2024, qu’il a annoncé le report de l’élection présidentielle, initialement prévue pour le 25 février prochain.

Une annonce qui n’a pas été du goût de l’opinion nationale et internationale, mais surtout des vingt candidats validés par le Conseil constitutionnel sénégalais.

Elle survient quelques heures à peine avant l’ouverture de la campagne électorale. « J’ai signé le décret […] abrogeant [celui] portant convocation du corps électoral le 25 février », a annoncé le chef d’État sénégalais.

L’Alliance des États du Sahel (AES), constituée du Mali, du Niger et du Burkina Faso qui n’a jamais été en de bons termes avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a décidé de se prononcer sur ce report de la présidentielle par Macky Sall qui, crée un séisme politique au sein du pays.

« Le revirement du président Macky Sall ce soir a créé un tumulte au sein de la classe politique sénégalaise et au niveau international. Malgré ses assurances répétées de ne pas briguer un troisième mandat controversé, Macky Sall a annulé le décret fixant la date du scrutin présidentiel prévu le 25 février 2024. 

Ce changement dramatique brise la promesse d’alternance démocratique tant attendue par le peuple sénégalais », a déclaré l’AES sur le réseau social X (ex Twitter).

C’est la première fois depuis 1963 qu’une présidentielle au suffrage universel direct est reportée au Sénégal. Pour l’AES, ce report, annoncé par Macky Sall, remet en cause ses véritables intentions.

« Macky Sall suscite des interrogations sur ses véritables intentions. Son désir excessif de rester au pouvoir le place dangereusement près des tendances autoritaires que l’Afrique a tant combattues ».

Pour les trois d’Etats membres de l’AES qui viennent de se retirer de la CEDEAO, l’organisation sous-régionale a toujours fait du deux poids deux mesures. Ils estiment que l’organisation serait sélective quand il s’agit d’infliger des sanctions.

« Nous attendons la réaction de la CEDEAO et les éventuelles sanctions qu’elle pourrait envisager dans cette situation. En effet, l’organisation a déjà réagi fermement face à des tentatives de coup d’État dans les pays du Sahel », a souligné l’AES.

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