Les réformes des retraites continuent d’alimenter le débat en France. Alors qu’elle est invitée ce mercredi 1er février sur franceinfo, Marine Le Pen n’a pas manqué d’allumer certains syndicats.
« Je me moque absolument, totalement, de leur adoubement », a-t-elle lancé lorsqu’elle a été interrogée sur l’hostilité de la CGT et de la CFDT à son égard.
« Je n’ai pas à être adoubée par les syndicats pour une raison très simple, c’est que moi, avec mes amis députés, nous sommes élus par les Français, nous avons une légitimité », a ajouté la présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée.
« La violence avec laquelle M. Martinez [le secrétaire général de la CGT] a expliqué qu’il jetterait les députés en dehors des manifestations, c’est honteux », a-t-elle affirmé, et « objectivement, ça démontre que ces syndicats défendent leurs intérêts propres et pas les intérêts des Français ».
« On leur recommande vigoureusement de ne pas venir », avait déclaré Philippe Martinez, le 13 janvier sur BFMTV, à l’intention des « élus et des responsables » du RN. Marine Le Pen met d’ailleurs le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, « dans le même panier » que son homologue de la CGT. « Ils ont tous appelé à voter Macron au deuxième tour » de la dernière présidentielle, ce qui « leur fait un énorme point commun », a-t-elle souligné.
En réalité, Philippe Martinez et Laurent Berger ont appelé à « ne pas confier les clefs de notre démocratie » au RN, dans une tribune dans le JDD, publiée dans l’entre-deux-tours.
Ce qui « intéresse » Marine Le Pen, ce sont plutôt « les millions de Français qui sont opposés à cette réforme des retraites », dont « certains choisissent de participer aux manifestations ». Selon elle, « l’immense majorité ne manifeste pas, peut-être parce qu’ils n’en ont pas la possibilité, l’occasion ou le goût ». Cette différence se constate aussi au sein du groupe RN à l’Assemblée, à l’entendre. « Je ne vais jamais manifester », assure-t-elle, alors qu' »il y a des députés qui y vont dans les provinces ».
« Il y a plusieurs combats qui se mènent parallèlement », l’un dans la rue, l’autre au Parlement, fait-elle valoir. « Moi, je suis à la tête d’un groupe de députés. On nous a envoyés à l’Assemblée nationale précisément pour combattre le texte », a-t-elle ajouté.