Réconciliation en Libye : l’ONU et l’UA valident une avancée capitale

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Crédits photo : UN News

La neuvième conférence annuelle entre les Nations Unies (ONU) et l’Union africaine (UA), qui vient de se tenir à New York, a placé la Libye au centre des discussions.

António Guterres et Mahmoud Ali Youssouf ont réaffirmé leur détermination commune. La signature de la Charte nationale libyenne pour la paix et la réconciliation par plusieurs responsables politiques et militaires représente, selon les deux institutions, un tournant possible dans un pays paralysé depuis 2011.

Le dossier libyen demeure l’un des plus sensibles pour la région. Entre Tripoli et Benghazi, deux gouvernements rivaux se disputent le pouvoir depuis la chute de Mouammar Kadhafi. Les dirigeants de l’ONU et de l’UA ont rappelé que seuls les Libyens peuvent résoudre leur crise. Aucune solution imposée de l’extérieur ne tiendra, selon eux.

L’Union africaine a intensifié ses actions pour favoriser le rapprochement entre communautés libyennes divisées. Le président congolais Denis Sassou Nguesso, qui dirige le comité de haut niveau de l’UA sur la Libye, s’est récemment rendu à Tripoli puis à Benghazi en décembre pour encourager la signature de cette charte. Les deux organisations estiment qu’une participation élargie des acteurs locaux reste indispensable pour avancer vers une paix durable.

La préparation d’élections nationales figure parmi les priorités. Bref, sans scrutin crédible, aucune sortie de crise ne paraît envisageable. Le processus électoral attend pourtant que les principales parties prenantes s’accordent sur un cadre acceptable. La Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) continue d’accompagner les efforts de médiation, malgré l’absence de représentant spécial depuis la démission d’Abdoulaye Bathily en avril 2024.

Les deux institutions ont également souligné la nécessité d’une meilleure coordination internationale. Le Comité international de suivi sur la Libye et ses groupes de travail thématiques doivent harmoniser leurs interventions. Trop d’initiatives parallèles nuisent à l’efficacité, selon le communiqué publié à l’issue de la conférence.

Les dirigeants onusiens et africains ont réaffirmé leur engagement à soutenir les processus de paix dirigés par l’Afrique en Libye. Cette position marque une reconnaissance du rôle croissant de l’UA dans la gestion des crises régionales. L’organisation panafricaine a démontré sa capacité à mobiliser les acteurs libyens autour d’objectifs communs, notamment lors du sommet de Brazzaville en février dernier.

Le retrait des forces étrangères et des mercenaires présents sur le territoire libyen reste une exigence constante. Enfin, la question des avoirs libyens gelés à l’étranger continue de diviser la communauté internationale. Certains pays réclament leur déblocage pour permettre la reconstruction, d’autres maintiennent que les sanctions doivent être maintenues.

La situation humanitaire préoccupe également les deux organisations. Les Libyens ordinaires subissent les conséquences d’une transition interminable. L’accès aux services de base se dégrade dans certaines régions. Les divisions institutionnelles empêchent une gestion efficace des ressources nationales, notamment pétrolières.

L’ONU et l’UA considèrent que le succès du processus en Libye dépend d’une collaboration étroite entre les institutions nationales et les partenaires internationaux. La réconciliation nationale exige du temps, de la patience et un véritable dialogue entre Libyens. Les prochains mois révéleront si la signature de cette charte marque réellement un nouveau départ ou simplement une énième déclaration d’intention.

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